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L’anxiété chez le chien, pourquoi il faut la prendre au sérieux?


C’est Tchili, ma petite jack russell terrier, qui m’a donné envie d’écrire sur le sujet. Tchili est anxieuse. Je la traite pour cela. Elle reçoit des médicaments et nous avons entrepris une thérapie comportementale. Parce que je veux qu’elle soit bien dans ses pattes, comme dans sa tête. 

Manifestations anxieuses

L’anxiété se manifeste de plusieurs façons chez le chien. Ça peut être des tremblements ou le désir de se cacher. Parfois le chien a beaucoup de difficulté à rester seul et « pleure » quand l’être aimée s’éloigne. Le chien peut avoir des comportements de destruction tels que déchirer une couverture ou son coussin. Il pourrait aussi faire des mictions dans des endroits inappropriés, japper sans arrêt, grogner et vouloir attaquer, et j’en passe.

Un animal anxieux interprète qu’il y a un danger, même dans des circonstances où tout paraît normal et calme à nous les humains. Un animal anxieux n’est pas bien. Personne n’aime vivre sous l’effet de menaces, ni vous ni votre chien.

Est-ce vraiment mignon ?

Ces animaux qui vivent de l’anxiété ont besoin d’aide. Il faut faire attention de ne pas tomber dans le piège de la valorisation des comportements indésirables. Quelques fois, je rencontre des proprios qui interprètent mal les besoins de leurs animaux et sont même un peu flattés que l’animal passe des heures à pleurer quand ils ne sont pas à la maison.  Bien sûr, on peut penser que c’est parce que l’animal voue un amour sans borne à la personne à laquelle il s’est attaché.  Mais on peut aussi se mettre à la place de l’animal et penser qu’il pourrait mieux vivre la séparation sans vivre dans la peur.

Les mythes de l’anxiété

Contrairement à la croyance populaire, les animaux anxieux n’ont pas toujours vécu de gros traumatismes. Ils ne viennent pas toujours de refuge non plus et n’ont pas tous eu une mauvaise première famille. Si on fait un parallèle avec l’humain, plein d’enfants anxieux vivent pourtant dans d’excellentes familles. Et puis, est-ce que ça changera absolument la suite des choses de savoir ce qui a bien pu se passer avant ? Pourquoi ne pas mettre notre énergie sur le maintenant et aider l’animal ?

Comment aider votre animal

Mon conseil ? Rendez le meilleur service que vous pouvez à votre animal bien aimé et consultez rapidement votre vétérinaire. Plus le problème sera pris tôt, plus il sera facile à régler. On le sait, une habitude acquise dernièrement est plus facile  à abandonner qu’une qui a été prise il y a bien longtemps.  En plus, n’attendez pas d’être « à bout » pour consulter ou d’avoir usé votre patience en essayant plein de trucs glanés ici et là.   Aider un animal anxieux, prendra de l’énergie et de la patience. N’épuisez pas vos réserves en trucs qui pourraient ne pas être adaptés.  Après un bon examen médical, votre vétérinaire saura distinguer les troubles d’anxiété versus les problèmes médicaux.  Il évaluera aussi s’il doit entreprendre une thérapie médicale en plus d’une thérapie comportementale et il saura à qui vous référer (un éducateur canin bien formé pour ce genre de problèmes, un vétérinaire spécialiste en comportement (ils se comptent sur le doigt d’une main au Québec et leur expertise est inestimable pour plusieurs cas) ou une technicienne en santé animale qualifiée.

Prenez aussi le temps de filmer les comportements anxieux de votre animal, c’est tellement facile maintenant avec les cellulaires et commencez dès maintenant un journal de bord.

Vive les chiens et les humains zen !

Elle signe ce texte

Fondatrice du magazine web Flair & Cie, Dre Lucie Hénault est médecin vétérinaire et propriétaire avec 7 associées, de 8 établissements vétérinaires dans la grande région de Montréal. Dre Hénault est gestionnaire de l’Hôpital vétérinaire de Montréal, à Westmount.

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