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Poussine, la petite chatte qui ne se laissait pas attraper

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Cela faisait deux ans que nous avions Tommy à la maison. Comme la plupart des chats, il aimait se promener sur le balcon arrière. Un soir, alors que je revenais d’une pratique de musique, je l’ai aperçu, debout sur ses deux pattes arrière, appuyé contre la porte-moustiquaire.

Il semblait vouloir rentrer. Une fois la porte ouverte, surprise : Tommy était accompagné d’un chaton noir et blanc. Mais en me voyant, celui-ci a pris la poudre d’escampette.

J’en ai parlé à ma grand-mère avec qui je vivais, mais elle était au courant et avait déjà nourri le chaton. Celui-ci est ensuite revenu plusieurs fois pour manger et voir Tommy, qui semblait ne pas trop s’en soucier. L’hiver approchait. Il fallait décider de ce que nous allions faire de ce chaton qui ne se laissait pas du tout approcher par les humains. Il en était même terrifié.

Nous avons finalement décidé de le garder. J’ai donc essayé de l’appâter pour l’attraper. La première tentative a été un échec lamentable, mais m’a permis d’en savoir un peu plus sur la personnalité de ce chaton. Très débrouillard, il grimpait sur la clôture de la voisine et dévalait de l’autre côté pour s’enfuir. Je n’avais jamais vu un chat escalader une clôture, et encore moins ainsi. Cela m’a charmée et je voulais plus que jamais l’attraper pour qu’il vive confortablement et en sécurité.

Ma deuxième tentative pour attraper le chaton a été la bonne. Avec l’aide de la voisine, je l’ai appâté avec de la nourriture. Lorsqu’il a essayé de s’enfuir en passant au travers des barreaux de la clôture de son balcon pour accéder aux escaliers plus rapidement (nous habitions au troisième étage), la voisine l’a attrapé. Je suis donc rentrée chez moi avec lui. Il était tellement en détresse qu’il a fait un dégât sur le plancher de la cuisine et a essayé de sortir en sautant sur la porte-moustiquaire.

Heureusement, il a fini par se calmer. Nous l’avons gardé une journée, avant que je ne fasse l’erreur de le laisser retourner sur le balcon avec Tommy. En voulant les faire rentrer, le chaton a eu peur de moi, et s’est enfui à nouveau. J’ai bien cru qu’il ne reviendrait pas. Mais je me trompais! Il a à nouveau pointé le bout de son museau et nous l’avons repris pour la troisième fois. Cette fois-ci, plus question de le laisser sortir!

Nous l’avons amené chez le vétérinaire. Et devinez quoi? C’était une petite femelle d’environ trois mois.

L’adaptation s’est faite facilement avec Tommy. Mon chat l’a rapidement accepté. Mais avec nous, cela a été plus difficile et plus long. La petite chatte était tellement craintive qu’elle nous évitait et restait cachée dans la chambre de mes grands-parents. Plusieurs fois par jour, j’allais la voir pour la flatter et lui donner des gâteries. Je voulais qu’elle comprenne que nous ne lui voulions aucun mal.

Au bout d’un mois, elle est finalement sortie de sa cachette pour venir me voir et réclamer des caresses. Petit à petit, elle s’est laissé apprivoiser et nous avons découvert une belle personnalité. Très affectueuse, elle demandait régulièrement de l’attention. Nous l’avons appelée Poussine, et elle est restée avec nous durant douze ans.

Elle signe ce texte

Valérie Prince est technicienne en santé animale à l’Hôpital vétérinaire de Montréal.