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On déboulonne 5 mythes tenaces, à propos des parasites intestinaux chez nos animaux


Le beau temps se pointe enfin et Poopy ne veut qu’une chose, aller se balader à l’extérieur. Il est fébrile, vous aussi. En plus de le protéger contre les puces et les tiques, devriez-vous le protéger contre les parasites intestinaux ? Comment faire ? Parce qu’à la différence des puces, plus facilement visibles, les vers du système digestif passent bien souvent inaperçus…

Voici 5 fausses croyances (qui ont la couenne dure) à propos des parasites intestinaux :

vers intestinaux

1. Mon animal n’a pas de vers si je n’en vois pas.

Archi faux !

S’il est vrai que chez certains animaux, les vers en spaghetti (vers ronds) ou en grain de riz (vers plats) seront facilement identifiés dans les selles ou le vomitus, chez d’autres, les parasites ne seront pas visibles du tout.

Voici des signes qui pourraient indiquer que Poopy a des vers :

  • Pelage terne
  • Ventre gonflé et rond
  • Selles pâles, graisseuses, malodorantes
  • Augmentation de la quantité de matières fécales excrétées
  • Douleur/crampe abdominale
  • Perte de poids/animal maigre
  • Abattement /mauvais état général
  • Perte d’appétit
  • Vomissement

Plus subtiles et détectées par votre vétérinaire, une déshydratation ainsi qu’une anémie pourraient également être présentes. Mais sachez que plusieurs animaux parasités sont complètement asymptomatiques…

chien de famille peut transmettre une zoonose

2. Mon animal ne peut pas me transmettre de vers.

Encore une fausse croyance.

Bien que les parasites intestinaux de nos animaux de compagnie ne sont pas tous des zoonoses (maladies transmissibles à l’humain), certains le sont et peuvent occasionner des troubles importants tels que des troubles digestifs, des troubles oculaires, viscéraux et cérébraux, des dermatites, etc. Bref, rien de réjouissant vous l’aurez compris.

De façon générale, les vers se transmettent à l’humain par les mains, contaminées accidentellement par des matières fécales. Ils peuvent aussi se transmettre par une léchouille du visage ou des mains ou en ingérant des aliments mal lavés, cueillis dans votre jardin où  Minette aura déféqué…

Les enfants, les femmes enceintes et les personnes immunosupprimées sont les personnes généralement les plus à risque d’être contaminés par les parasites transmis par les animaux de compagnie. Une hygiène de base avec un bon lavage des mains (oui, oui, le lavage des mains!) sont donc essentiels et doivent être combinés à une vermifugation régulière des nos compagnons poilus.

un chat à l'intérieur peut avoir des vers intestinaux

3. Mon animal ne va pas dehors, il n’a pas besoin de vermifuge.

Faux !

Les larves et les œufs  transmis par la mère pendant la gestation, ou ingérés dans l’environnement durant les premiers mois de la vie de l’animal, peuvent se retrouver endormis dans les muscles (larves enkystées) et se réveiller durant la vie de votre compagnon dans diverses situations (stress important, maladie, baisse de son système immunitaire, etc.)

Même les animaux demeurant à l’intérieur comme les chats de maison ou les chiens de petite taille qui font leurs besoins sur piqué peuvent avoir besoin d’être vermifugés.

L'ail n'est pas un bon vermifuge

4. L’ail est un excellent vermifuge !

Faux et dangereux.

L’ail, cuit, cru ou réduit en poudre, est toxique pour nos animaux de compagnie. L’ingestion de cet aliment détruit les globules rouges dans le sang et entraîne une anémie. L’animal affecté sera abattu, pourrait présenter une jaunisse, des urines foncées, avoir des troubles digestifs et même respiratoires si l’anémie est sévère. Une intoxication sévère à l’ail pourrait entraîner la mort de votre animal. Abstenez-vous d’administrer ce « remède de grand-mère » et consulter votre vétérinaire pour une solution sécuritaire de vermifugation.

5. L’analyse de selles est inutile surtout si je vermifuge mon animal

Faux.

Bien que j’aimerais que ce soit le cas, aucun vermifuge sur le marché ne protège contre tous les parasites en même temps (oui, il y en a vraiment plusieurs). Comme mentionné précédemment, puisque des vers peuvent être présents même s’ils ne sont pas visibles dans les selles, il est important de faire des analyses fécales (aussi appelée coprologie) régulièrement, surtout pour les animaux fortement à risque (qui fréquentent les parcs à chiens, qui vont en promenade en forêt, qui sont chasseurs…). Aussi, les protozoaires (parasites digestifs unicellulaires) comme le Giardia ou la Coccidie ne peuvent être détectés que par cette analyse de selles, puisqu’ils sont invisibles à l’œil nu. La coprologie permet également de s’assurer que notre couverture préventive est suffisante et adéquate.

Pour toutes ces raisons, il est important que nos animaux de compagnie reçoivent régulièrement une vermifugation sécuritaire, en fonction de leur condition et de leur âge et suivant un protocole adapté à leur mode de vie et qu’une analyse de selle soit effectuée régulièrement.

Elle signe ce texte

Dre Véronique Miller est vétérinaire à Lévis.

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