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Vrai ou faux ? 5 fausses croyances sur les puces


Le printemps rime avec beau temps! Les balades avec Jack sont commencées depuis belle lurette et Minette sort activement chasser les alléchantes souris depuis plusieurs semaines déjà? Avez-vous pensé à les protéger contre Ctenocephalides felis, autrement dit, les puces? Ce petit insecte, dépourvu d’aile et aplati, est le plus fréquemment retrouvé sur nos animaux de compagnies. En plus de causer une dermatite allergique aux piqûres de puces (DAPP), elles peuvent également transmettre un ver plat (Dipylidium caninum) et même une bactérie (Bartonella) responsable de trouble sanguin grave.

Voici 5 mythes concernant les puces.

01

Mon animal ne se gratte pas, il n’a donc pas de puce.

Faux. Si votre animal n’a pas d’allergie aux puces, il pourrait ne pas se gratter du tout ou très peu. Vous doutez qu’il en a attrapé? Vérifier le pelage à la base de la queue, l’intérieur des aines et l’abdomen qui sont en général les endroits où les puces se logeront le plus souvent. Si vous avez l’œil vif, vous pourriez avoir la chance (ou la malchance) d’en apercevoir, mais généralement, seulement ses excréments noirs (sang séché) sont plutôt visualisés puisque la puce se déplace très rapidement.

02

L’humain ne peut pas se faire piquer.

Faux. Ctenocephalides felis, n’a pas de préférence d’hôte (organisme qui héberge un parasite). Nous pouvons la retrouver chez plus de 50 espèces animales différentes en passant par la souris jusqu’au cheval… L’humain en fait également partie. Une personne allergique pourrait donc être affectée par les piqûres. Ces dernières se retrouveront en général aux chevilles et aux jambes.

03

Mon animal ne peut pas en attraper l’hiver.

Faux. Si Minette sort l’hiver, elle pourrait en attraper malgré le froid hivernal. Bien qu’aucun stade du cycle de la puce (œufs, larves, pupes, cocons, puces) ne résiste pas plus de 3 ou 4 jours à des températures égales ou inférieures à 0°C, certains endroits sont propices à créer un microclimat favorable à son développement malgré ces conditions. La niche d’un chien, un lieu proche d’une habitation (ex. : sous le patio isolé), dans une ferme ou sur un animal déjà infesté, tous ces endroits pourraient ainsi favoriser une contamination pour Minette et Jack.

04

Les shampooings antipuces sont efficaces pour enrayer une infestation.  

Pas tout à fait. Bien que les shampooings permettent de tuer les puces adultes, celles-ci s’accoupleront aussi rapidement que 8 heures après leur premier repas et pondront 36 heures plus tard…  Des milliers d’œufs se retrouvant ainsi dans l’environnement bien avant que vous ne vous rendiez compte que Jack ou Minette héberge ce parasite. Le cycle de développement de la puce pourra ainsi se perpétuer et vous serez pris avec une infestation continue puisque les shampooings n’atteindront pas les autres stades.  Vous êtes aux prises avec ce problème? Consulter votre équipe vétérinaire qui pourra vous recommander le meilleur plan de traitement pour en venir à bout, sans passer sous la douche toutes les semaines votre adorable compagnon poilu.

05

Ma maison est infestée, je dois absolument faire venir l’exterminateur. 

Faux. À moins que vous ne déménagiez dans une maison infestée où aucun animal ne résidera avec vous, il n’est aucunement nécessaire d’engager ce type de service.  Bien qu’autrefois un insecticide dans l’environnement était essentiel pour en venir à une éradication, plus besoin d’utiliser les grands moyens. Il est tout de même recommandé de nettoyer en la maison avec un aspirateur pour ensuite jeter le sac (on ne veut pas d’un incubateur à puce). Laver ou sécher à l’air chaud la literie, les coussins et les doudous peut aussi aider au contrôle. Dans 95% du temps, si tous les animaux de la maisonnée sont traités en même temps avec un produit efficace et selon un protocole établi par votre vétérinaire, vous n’aurez pas besoin d’en faire plus.

Puisque tous les produits n’ont pas la même efficacité, le même mode ou durée d’action, il est recommandé de vous informer à votre vétérinaire de la meilleure marche à suivre, surtout si votre animal présente des signes de dermatite allergique. De plus, certains produits en vente libre étant toxiques pour les chats, nous vous recommandons fortement de vous informer auprès de votre équipe professionnelle vétérinaire qui est la mieux placée pour vous conseiller selon la condition de votre animal.  

Comme vous le savez, mon adage préféré étant « Mieux vaut prévenir que guérir », n’hésitez pas à utiliser un préventif dès que Minette et Jack mettent le nez dehors !  

Bon été!

Elle signe ce texte

Dre Véronique Miller est vétérinaire à Lévis.