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Nina. Petit chien noir ordinaire, au destin extraordinaire!

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Famille d’accueil pendant 7 ans, l’histoire de Nina fait partie de celles qui nous auront marquées. Cette histoire sert aussi à illustrer que les chiens de refuge ne sont pas tous des chiens à problèmes. La très grande majorité d’entre eux ont juste été malchanceux avec leur premier départ.

On est fin juin. Mon cellulaire buzze. Je reçois un message texte de la directrice du refuge. Une petite chienne noire dans une fourrière à Laval. On me la présente comme un mélange de caniche avec le toupet dans la face… Elle est terrorisée, elle reste au fond de sa cage. Ses chances d’être adoptée sont de zéro à nulles dans les circonstances. On le sait, certains chiens n’arriveront jamais à se faire à la vie en chenil. Le bruit, les jappements incessants, la peur, la panique, ce n’est pas nécessairement un environnement où ils arriveront à se montrer sous leur meilleur jour. On les comprend…

J’accepte donc d’aller chercher la petite chienne.

La rencontre

Arrivée sur place, on me demande d’attendre, on va aller chercher la chienne. La préposée revient vers moi avec un chien raide comme une barre, les yeux exorbitées. Pauvre louloute… Malgré qu’elle soit presque en transe catatonique, elle n’a pas peur de moi. C’est déjà ça… Je signe les papiers, posent quelques questions. On en sait très peu sur son histoire. Abandon par les propriétaires, chienne relativement jeune, déjà stérilisée. Un classique quoi. Elle est sale, elle pue et elle a les griffes longues. On va travailler avec ça…

La transition

Les jours qui ont suivis ont été une cure de repos pour celle qu’on appellerait désormais Nina. Je vous jure, je pense qu’elle a dormi 24h sur 24 les premiers 3 jours. Ça arrive souvent aux chiens qu’on sort d’un chenil. Ça peut leur prendre quelques jours à en revenir. Imaginez leur stress… Au fil des jours, Nina a fait son chemin jusque dans mon cœur. J’étais devenue son humain de référence. Elle est devenue une chienne calme, timide oui, mais enjouée aussi. C’était une petite chose ébouriffée qui ressemblait à un croisé lévrier italien et caniche. En fait, on est pas mal certain qu’il y avait du lévrier italien dedans. Pourquoi ? Parce qu’un jour, on l’a emmené à la course au leurre. Hey boy! Là elle était dans son élément ! Elle a eu un fun noir!

L’adoption, prise 1

Puis est venu le temps de mettre Nina à l’adoption. Elle n’a reçu que très peu d’intérêt au début. C’était un chien ordinaire, au look ordinaire. Parce que oui, en matière de rescue, certains chiens suscitent plus d’intérêt que d’autres.

Le retour

Nina est partie dans sa nouvelle famille quelques semaines plus tard. Un foyer qui semblait idéal, avec un autre chien pour jouer. Nina est revenue 2 mois après. On lui reprochait je ne me souviens plus trop quoi mais en gros, je pense que le monsieur de la maison ne voulait pas de Nina, au jour 1. Ça arrive.
Richard est allé chercher Nina dans le stationnement d’un McDonald et il l’a ramené à la maison. Quand je suis rentrée du travail elle était là, comme si elle n’avait jamais quitté notre maison. Elle était tellement contente de me voir. C’était la 2e fois qu’elle me brisait le cœur, et je savais qu’il y en aurait une 3ième. Comment faire pour se dire qu’on va recommencer le processus d’adoption avec un chien qui est si content de rentrer «à la maison» ?

J’ai tellement jonglé avec l’idée de l’adopter. Toutes les familles d’accueil vous le diront, c’est crève-cœur le rescue mais c’est aussi valorisant. Ça donne plus que ça prend, c’est cliché mais c’est vrai. Si Nina restait, je ne pouvais plus aider d’autres chiens. Ma famille était par ailleurs complète, avec mes 3 chiens et mon chat. Alors à contre-cœur, j’ai remis Nina à l’adoption en prenant bien mon temps pour trouver cette fois-ci, sa famille pour la vie.

L’adoption, prise 2

Quand sa nouvelle famille est venue chercher Nina, j’étais prête. Je savais que j’avais fait le bon choix pour elle, pour ses besoins à elle. Ses « mamans » ont été gentilles de me laisser un peu de temps avec elle, pour lui dire au revoir. Malgré que je m’étais promis de ne pas pleurer, j’ai à peine eu le temps de fermer la porte derrière Nina et sa nouvelle famille que les larmes se sont mises à couler. J’ai pleuré à la maison, dans la voiture en allant faire l’épicerie, à la boîte postale… Une sombre journée pour moi, le début d’une belle vie pour la belle Nina.

Aux dernières nouvelles, Nina se la coulait douce entre la ville, la campagne et les voyages à l’autre bout du Canada. Merci à sa famille de lui offrir une belle et bonne vie !