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Mon chat éternue, que faire ?

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Le chaton que vous venez d’adopter éternue. Résultat, Félix, votre vieux chat de 12 ans, présente maintenant une congestion et un écoulement nasal purulent. Et pour parfaire le tout, Minette, votre chatte timide, semble aussi atteinte du même symptôme depuis la visite de votre tante Margot et de ses enfants. Mais qu’ont-ils tous en commun ? La rhinotrachéite infectieuse féline. 

Cette condition qui affecte l’espèce féline est causée par un virus nommé Herpesvirus. Voici tout ce que vous devez savoir à son sujet.

1. Comment mon chat peut-il attraper ce virus ? 

Plusieurs félins contractent ce virus au cours de leur vie, souvent en bas âge par le biais de leur mère. Certains en restent malheureusement porteurs à long terme. L’Herpesvirus se loge au sein de leur organisme et reste « latent ». Les chats porteurs sont alors une source d’infection potentielle pour leurs congénères, si ceux-ci rentrent en contact avec eux. Lors de périodes de stress (un déménagement, l’arrivée d’un nouveau membre dans la famille, de la visite…), le virus en profite pour se réactiver et occasionner des signes cliniques variables en intensité. 

L’Herpesvirus se transmet très facilement par les sécrétions des voies respiratoires (éternuements, écoulement nasal) d’un chat malade ou porteur (sans symptômes). Il peut aussi s’attraper par le biais de mains ou d’objets contaminés.  

 2. Quels sont les symptômes ? 

Les symptômes s’apparentent à un rhume et durent généralement une dizaine de jours. Les éternuements et l’écoulement nasal comptent parmi les signes les plus fréquents. Certains chats présentent également des écoulements oculaires ou des conjonctivites (rougeur des yeux) qui peuvent aller (mais plus rarement) jusqu’à causer un ulcère de la cornée. 

Dans les cas les plus sévères, une fièvre, une baisse d’appétit, une congestion nasale et/ou une surinfection bactérienne peuvent surgir. On observera alors des écoulements oculaires et nasaux colorés (jaune et/ou vert).

3. Comment prévenir une récidive ou contrôler les symptômes ? 

La vaccination reste la meilleure façon de prévenir l’infection, d’en contrôler les récidives et de diminuer les complications. 

Tout comme le feu sauvage chez l’humain, l’Herpesvirus du chat se déclare souvent lors d’une période de stress. Si celle-ci ne peut être évitée, mais qu’elle est prévisible, il est recommandé de lui administrer certaines molécules capables de réduire l’anxiété comme les phéromones, la caséine, la théanine et la valériane. La lysine, un acide aminé, est également un supplément nutritionnel très utile dans le contrôle des récidives et des symptômes. Elle entre en effet en « compétition » avec le virus sans être un antiviral comme tel. Pour toutes ces molécules, il est recommandé de les donner quelques jours avant l’événement stressant afin de maximiser les effets bénéfiques. Vous les trouverez chez votre vétérinaire.

Les probiotiques stimulent également l’immunité de l’animal tout en renforçant ses défenses. Il est donc bon d’en administrer à long terme à un animal qui présente des récidives fréquentes. 

4. Comment traiter la rhinotrachéite ? 

Il n’existe pas de traitement spécifique à la rhinotrachéite puisqu’il s’agit d’un virus. Si votre chat ne présente que des éternuements et des écoulements translucides, la lysine sera en général suffisante pour contrôler les symptômes, le temps que le virus soit éliminé ou qu’il se rendorme. Les antibiotiques oraux et oculaires ne sont nécessaires que si une infection bactérienne secondaire est suspectée. Les antiviraux sont rarement utilisés sauf dans les cas chroniques.  

Nous vous recommandons toutefois de consulter votre vétérinaire si l’état général de votre compagnon se dégrade. Après l’examen physique de votre animal et la réalisation de certains tests, il vous recommandera un traitement adéquat. 

5. Une quarantaine pour les nouveaux venus

L’humain et l’espèce canine ne sont pas affectés par la rhinotrachéite infectieuse. Mais si vous accueillez chez vous un nouveau chat, il est préférable de le mettre en quarantaine dans la maisonnée si vous en possédez déjà un. Comme pour de nombreux virus, la période d’incubation avant que les symptômes apparaissent est de 7 à 14 jours. La durée d’isolement doit donc être de 14 jours minimum. Prévoyez aussi un examen vétérinaire avant de mettre ce nouveau venu en contact avec un autre chat. Vous diminuerez ainsi le risque de contagion du virus de la rhinotrachéite en même temps que celui d’autres infections (puces, mites d’oreilles, parasites intestinaux, etc.). 

Bien que rarement mortelle, la rhinotrachéite infectieuse féline ne doit pas être prise à la légère, en particulier si vous avez un chat immunosupprimé, âgé ou au contraire néonatal. Si l’état de santé de votre animal se détériore ou vous inquiète, n’hésitez pas à consulter votre vétérinaire. 

Elle signe ce texte

Dre Véronique Miller est vétérinaire à Lévis.