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Le pyomètre. Et si ce n’était pas qu’une simple chaleur!


Votre adorable Maya a rejoint votre maisonnée à l’âge de 2 mois. Vous souhaitiez qu’elle ait des chiots, mais vous avez finalement renoncé à cette idée. Maya n’est pas stérilisée et vous vous demandez pourquoi rendu à 7 ans, votre mignonne caniche devrait subir une procédure chirurgicale surtout que ses chaleurs ne sont pas si fréquentes… Pourquoi ?  En plus de lui éviter une grossesse non désirée, vous préviendrez aussi une condition médicale, urgente lorsqu’elle survient, appelée Pyomètre.

Qu’est-ce que le Pyomètre?

Cette condition médicale dont souffrira près d’une chienne fertile sur quatre au cours de sa vie se traduit par une infection du tractus reproducteur. Elle survient en général entre 1 à 2 mois après une chaleur. Lors de cette dernière, le col étant ouvert, les conditions sont ainsi propices pour qu’une bactérie remonte les voies vaginales, colonise l’utérus où elle se multipliera et restera ainsi emprisonnée après la chaleur pour causer une infection secondaire. L’utérus ainsi contaminé se remplira de pus. Bien des gens penseront à tort que leur chienne a une seconde chaleur plus rapprochée.

Cette affectation se produit en général chez la chienne fertile de plus de 6 ans, bien qu’elle puisse survenir à n’importe quel âge. De plus, malgré qu’elle soit plus rarement affectée, la chatte intacte peut également souffrir d’un pyomètre. 

Quels sont les symptômes du pyomètre?

En général, les signes cliniques seront assez vagues au départ pour ensuite être plus importants. La femelle affectée sera amorphe et une baisse d’appétit sera notée. Aussi, des crampes abdominales pourraient être présentes, mais également passer inaperçues. 

Puis, une augmentation de la consommation d’eau ainsi que des mictions plus fréquentes seront observées, étant souvent confondues avec un problème urinaire au départ. Une décharge vaginale au départ sanguinolente puis purulente sera observée dans la majorité des cas et pourrait ou non être accompagnée de fièvre. Toutefois, lorsque le col de l’utérus demeure fermé, l’écoulement ne sera pas présent, rendant le diagnostic plus ardu. 

Si le pyomètre n’est pas traité, une septicémie (intoxication du sang par les bactéries) ainsi que la mort de l’animal seront une avenue certaine.

Gros plan d'un mignon braque de weimar isolé sur blanc

Comment diagnostique-t-on le pyomètre?

Bien que l’examen physique et l’histoire puissent être révélateurs, des tests supplémentaires seront requis afin soit d’évaluer la gravité de la situation (présence d’anémie ou de perte de plaquette secondaire, etc. ) et donc les mesures de traitement à mettre en place (ex. : stabilisation du patient avant toute intervention) soit pour aider au diagnostic (surtout en cas de doute de pyomètre à col fermé), soit pour exclure une autre condition médicale sous-jacente (ex. : tumeur utérine). 

Les tests généralement requis sont les suivants :

  • Analyse sanguine complète 
  • Radiographie et/ou échographie abdominale
  • Cytologie vaginale/culture bactérienne

Comment traite-t-on le Pyomètre?

Bien que des protocoles médicaux existent, certaines molécules nécessaires pour les appliquer sont en général difficiles à se procurer (parfois même impossible). Ce traitement médical est en général réservé pour les femelles reproductrices d’élevage puisqu’il comporte  aussi des risques non négligeables. 

Malheureusement, le traitement avec un antibiotique oral ou intraveineux seul est rarement efficace. 

Il ne reste donc qu’une option recommandée dans la majorité des cas soit le retrait chirurgical de l’utérus et des ovaires. Bien que la procédure s’apparente à une stérilisation de routine, elle est beaucoup plus longue et risquée dans ce contexte. La femelle étant bien souvent instable, le coût et les soins sont donc très différents. En effet, l’animal aura besoin d’être stabilisé et hospitalisé avant et après l’intervention. Toutefois, selon l’état initial du patient, le pronostic avec ce traitement est généralement bon. 

Est-ce possible de prévenir le Pyomètre?

Oui. Mais le seul moyen de prévention est la stérilisation de routine avant que votre chienne ou votre chatte n’en soit affectée. En plus de lui sauver bien des tracas, vous économiserez sur vos finances en plus de vivre beaucoup moins d’inquiétudes. 

En propriétaire avisé, vous avez décidé de faire stériliser Maya et d’appeler à la première heure lundi matin votre clinique vétérinaire pour céduler la procédure avant qu’elle ne souffre de cette affectation. En plus de lui épargner des souffrances inutiles, vous lui permettrez aussi une convalescence beaucoup plus courte et douce. Comme le dit le dicton « Mieux vaut prévenir que guérir » !

Elle signe ce texte

Dre Véronique Miller est vétérinaire à Lévis.

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