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Le chat sous le sapin…Une petite histoire du temps des fêtes


Boulette était une chatte domestique. Une chatte bien ordinaire mais aussi, bien sympathique. J’avais adoptée Boulette à la clinique où je travaillais alors que j’étais étudiante en médecine vétérinaire. Elle avait alors cinq mois. Bien que qualifiée de chatte « ordinaire », notre Boulette avait chaque année une singulière habitude quand arrivait le temps des fêtes…

Chaque année, sans exception aucune, Boulette suivait avec un intérêt indéniable l’apparition des décorations de Noël dans la maison. Bas, lutins, bougies, petits anges… tout cela la laissait bien indifférente jusqu’à l’apparition du sapin! Le sapin lui, méritait toute son attention. L’arbre lui-même, les lumières, les boules et autres décorations, les guirlandes, tout était inspecté méticuleusement dans et sous SON SAPIN!

Le royaume de Boulette

Une fois le petit tapis rouge douillet installé au pied de l’arbre, Boulette prenait alors possession de son royaume de Noël pour quelques semaines.  Elle y passait ses journées et ses nuits. Couchée sur le tapis, en-dessous du sapin presque 24h sur 24. Elle regardait les lumières et se blottissait entre les cadeaux qui s’accumulaient au fil des jours. Heureusement, jamais elle ne déballait les présents ni ne jouait pas avec les choux et les rubans, ni avec les décorations du sapin – qui étaient de plus en plus nombreuses chaque année grâce aux décorations fabriquées par les enfants – ce qui aurait pu être dangereux pour elle. Mais non, pas de mauvais coups! Juste un chat tout paisible sous le sapin.

Chaque année, mon mari et moi nous demandions, en sortant les décorations si elle retournerait régner sous le sapin ? Invariablement, elle était fidèle à son habitude. Cela nous faisait toujours sourire et on s’est longtemps demandé pourquoi elle avait ce comportement…sans jamais pouvoir y répondre. Nous avions aussi un petit pincement au coeur lorsqu’arrivait la mi-janvier.  On lui disait avec regret : « Il faut ranger les décorations Boulette. Tu recommenceras l’an prochain! ». Ce fût ainsi pendant dix-sept beaux Noël.

17 sapins plus tard…

En novembre 2018, alors que Boulette avait l’âge vénérable de dix-huit ans, elle est tombée gravement malade et a présenté, du jour au lendemain, une difficulté respiratoire. Des radiographies thoraciques ont démontré la cause de ses symptômes : 3 vilaines masses cancéreuses s’étaient logées dans ses poumons. Nous n’avions d’autre choix que de la libérer de ses souffrances.

Quand est arrivé le temps de décorer la maison, en décembre 2018, toute la famille avait le cœur gros. Il n’y aurait pas de chat sous le sapin pour la première fois depuis longtemps… Même chose en 2019…

Et puis est arrivée Cléopâtre

Le 1er novembre 2020, nous avons accueilli un nouveau chat à la maison. Une superbe chatte de race Abyssin, ma race préférée, est venue rejoindre notre famille. Elle était une maman reproductrice qui a été mise à la retraite.  Elle a donc été stérilisée et est arrivée ensuite à la maison au grand bonheur de mes enfant!  Cléopâtre (c’est son nom) adore les enfants et les enfants l’adore. Elle s’est adaptée rapidement à son nouvel environnement et toute la famille en était bien heureuse.

Quand est venu le moment de décorer pour Noël, au début décembre – les enfants demandaient depuis des semaines ! – mon mari et moi nous sommes questionnés du regard. Aurions-nous un autre chat sous le sapin ? Mes enfants pour leur part étaient quelque peu inquiets : « Va t’elle grimper dans le sapin et le faire tomber? Va-t-elle jouer avec les décorations? Va-t-elle manger le lutin de Noël? Anthony, mon plus vieux mentionne ici que lui, il sait bien que ce n’est pas vrai cette histoire de lutin, c’est juste Lyam qui avait peur!

Cléopâtre a surveillé avec attention le déroulement des opérations. Depuis, elle a senti tout ce qu’elle pouvait sentir avec son petit museau curieux, elle a touché du bout de la patte quelques objets, elle a observé avec circonspection les lumières… mais elle n’est pas allée se coucher sous le sapin. Du moins, pas encore…

Qui sait, peut-être un jour, il lui prendra l’idée elle aussi, d’aller régner sur notre petit royaume de Noël familial.

Elle signe ce texte

Dre Evelyne Joubert est médecin vétérinaire et exerce à l’Hôpital vétérinaire Le Gardeur dont elle est propriétaire-gestionnaire. Dre Joubert est aussi propriétaire avec 7 associées, de 8 autres établissements vétérinaires dans la grande région de Montréal.

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