Voilà une situation à la fois décevante, frustrante pour le propriétaire d’un animal et stressante pour le médecin vétérinaire, voire son pire cauchemar!
En effet en tant que vétérinaire, nous souhaitons toujours éviter ce genre de situation, bien que ce soit impossible. Le médecin vétérinaire n’étant pas infaillible et la médecine ainsi que la réaction des patients demeurent pleines de surprises.
Voici quelques réflexions et suggestions pour vous aider à traverser ces moments souvent inquiétants, en espérant vous guider aussi vers les diverses actions à prendre.
Erreur médicale ou mauvaise réponse à un traitement ?
Tout comme vous, le médecin vétérinaire souhaiterait que le traitement mis en place, médical ou chirurgical, fonctionne à tous les coups. Chaque patient étant un individu différent, certains répondront parfaitement au traitement, tandis que d’autres n’auront qu’une amélioration partielle, temporaire ou aucune amélioration. Il peut aussi se produire des effets secondaires ou indésirables, comme une réaction allergique. Sachez que ces éléments sont importants et à considérer pour le suivi du patient.
Il en va de même pour les démarches diagnostiques qui sont proposées. Que ce soit l’examen physique, des tests sanguins ou de l’imagerie (radiographie, échographie, etc.), il arrive bien entendu que ces moyens ne permettent pas de déterminer exactement ce qui occasionne le ou les problèmes de santé de votre animal de compagnie. Toutefois, ce n’est pas perdu et l’investissement consenti sera certainement utile. Ces résultats nous permettent bien souvent d’éliminer plusieurs pistes qui nous orientent pour la suite de la démarche. Il est tout aussi important de savoir ce qu’il n’a pas en attendant de trouver ce qu’il a!
Erreur médicale ou faute professionnelle ?
Est-ce alors de dire qu’une erreur médicale contreviendrait au Code de déontologie et représente une faute professionnelle?
En fait, il est clairement établi que le médecin vétérinaire n’a pas d’obligation de résultats, mais il a des obligations de moyens. Sinon, cela reviendrait à garantir chaque intervention effectuée sur votre animal. Ce qui est humainement impossible.
Selon le Code de déontologie des médecins vétérinaires, le vétérinaire doit prendre les moyens nécessaires en vous communiquant les étapes à prévoir et les options disponibles fournies par la science actuelle, lui permettant ‘’d’élaborer son diagnostic avec une grande attention’’.
Ainsi, le médecin vétérinaire doit : ‘’ chercher à avoir une connaissance complète des faits avant de donner un avis, un service ou un conseil et exposer à son client d’une façon complète et objective la nature et la portée du problème qui découle des faits portés à sa connaissance’’ et ‘’ne poser un diagnostic, n’instaurer un programme prophylactique ou ne prescrire des médicaments qu’après avoir personnellement effectué un examen approprié de l’animal ou d’une population d’animaux ’’
Bien qu’une erreur puisse s’être produite, elle ne représente pas nécessairement une faute dite professionnelle. Néanmoins, en respect du Code de déontologie des médecins vétérinaires, il est du devoir du médecin vétérinaire (…) d’informer dès que possible son client de tout incident, accident ou complication susceptible d’entraîner ou ayant entraîné des conséquences significatives sur l’état de santé d’un animal ou d’une population d’animaux.
Que faire alors ?
Vous avez reçu les informations, mais vous n’êtes pas certain des possibilités qui s’offrent à vous?
Sachez que tous les médecins vétérinaires en exercice sont tenus de souscrire à une assurance professionnelle qui les couvre en cas de problème survenu pendant leur pratique professionnelle. Si vous désirez faire une réclamation auprès du vétérinaire, il devra faire suivre votre demande auprès de l’assureur en charge de l’assurance-responsabilité professionnelle. Une enquête sera alors déclenchée par ce dernier. Le résultat de l’enquête ne garantit pas que vous recevrez un dédommagement, mais le cas échéant, l’assureur pourra débourser un montant compensatoire pour les frais encourus ou une partie de ces frais.
Dans tous les cas, vous avez la possibilité de contacter directement l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec. Son mandat principal, comme celui de tous les ordres professionnels, demeure la protection du public. L’Ordre peut ainsi vous informer des devoirs du médecin vétérinaire ainsi que de vos droits, notamment celui de vous référer au Bureau du syndic. Le Bureau du syndic aura alors le mandat de pousser plus loin son enquête professionnelle, différente de celle de l’assureur, visant à déterminer s’il y a eu faute déontologique.
Il convient toutefois de rappeler que la majorité des situations difficiles entre le propriétaire d’un animal et son vétérinaire découle généralement d’une mauvaise communication… comme dans toute relation!
Si vous avez des doutes sur la condition de votre compagnon, l’évolution à la suite d’un traitement ou simplement vous n’êtes pas certain d’avoir bien saisi les explications qui vous ont été données, n’hésitez pas à communiquer d’abord avec votre vétérinaire afin de lui faire part de vos interrogations, inquiétudes ou tout simplement lui demander plus de précisions.