Elles ont un parcours brillant, exercent leur métier avec passion et rendent hommage au lien humain-animal, chacune à leur façon. Chaque mois, découvrez un portrait de personne particulièrement inspirante. Rencontre avec Dre Marilyn Dunn, directrice du service de médecine interventionnel à la Faculté de Médecine de Vétérinaire de l’Université de Montréal.
Marilyn, explique-nous ce qui t’a mené vers une spécialité en médecine interventionnelle ?
Le chemin n’a pas été effectué en ligne droite, j’ai fait de petits arrêts en chemin. Lorsque j’ai gradué de la Faculté de médecine vétérinaire en 1994, le côté intervention m’intéressait énormément. J’étais aussi attirée par le côté cérébral du métier. Réunir toutes les informations sur un patient, porter attention aux détails afin de trouver ce dont souffre l’animal, ça me parlait énormément. La médecine interventionnelle représente un mariage parfait entre mes deux intérêts.
Que veux-tu dire ?
La médecine interventionnelle permet d’aider un patient avec des procédures ou des interventions peu invasives. Par exemple, si un animal a besoin d’une chirurgie, au lieu d’ouvrir la vessie pour enlever les calculs urinaires, nous allons passer par les voies naturelles avec un petit endoscope, dans le but de fragmenter les calculs afin de les extraire.
Cette technique doit être moins douloureuse et la récupération beaucoup moins longue, non ?
Ce sont justement les deux grands avantages de cette spécialité. La médecine interventionnelle et la cardiologie interventionnelle permettent de traiter plusieurs pathologies, en utilisant des technologies comme l’endoscopie, la laparoscopie ou la fluoroscopie. Comme les traitements sont moins invasifs, les patients retournent rapidement à la maison, sur leurs quatre pattes.
Cette spécialité se pratique-t-elle uniquement sur les chiens et les chats ?
Je dirais que mes patients sont à 95 % des petits animaux, mais la médecine interventionnelle s’adresse à toutes les espèces. Par exemple, je peux me déplacer dans un zoo, pour faire des endoscopies ou des laparoscopies. J’ai déjà effectué des interventions sur des chèvres, des chameaux et des chevaux.
Comment l’enseignement est-il entré dans ta vie ?
Lorsque j’ai fait ma résidence, j’étais entourée d’étudiants. Échanger, partager des connaissances, travailler en équipe, j’adorais ça. Une fois ma résidence terminée, j’ai travaillé en pratique privée, mais je m’ennuyais des interactions avec les étudiants. Lorsqu’un poste s’est ouvert à la Faculté de médecine vétérinaire en 2001, j’ai tout de suite posé ma candidature.
Pour terminer, que retiens-tu de ton parcours ?
Bonne question. (Marilyn réfléchit avant de répondre). Après quelques détours, j’ai trouvé ma voie, avec la médecine interventionnelle jumelée à l’enseignement. Être professeur, ce n’est pas uniquement donner des cours, c’est transmettre des connaissances à de futurs collègues de travail. À mon avis, cet échange est hautement enrichissant, autant d’un point de vue professionnel que personnel.
À propos de Dre Marilyn Dunn… Après avoir décroché son diplôme à la Faculté de médecine vétérinaire en 1994, Marilyn Dunn a effectué une résidence en médecine interne et obtenu une maîtrise en sciences vétérinaires à l’Université de la Saskatchewan. Depuis 2001, elle est professeure en médecine interne à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal. Aujourd’hui, en plus d’enseigner, elle dirige le service de médecine interventionnelle au Centre hospitalier universitaire vétérinaire.