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Prévention du suicide. « Vétérinaires et TSA, soyons vigilants et bienveillants. » – Evelyne


Dernièrement, mes associées et moi, et quelques collègues de nos établissements vétérinaires avons eu la chance de faire une formation pour devenir des sentinelles en prévention du suicide. Une journée qui a donné lieu à de beaux échanges et qui visait à nous aider à mieux reconnaître les signes de détresse chez l’autre. 

Prévention du suicide ??

Oui, la prévention du suicide. C’est important d’en parler parce que dans le domaine vétérinaire, c’est malheureusement omniprésent. On connaît pas mal tous quelqu’un qui s’est enlevé la vie. 

Selon les récentes études, le risque de suicide chez les médecins vétérinaires est environ quatre fois plus élevé que dans la population en général. C’est non seulement préoccupant, mais c’est carrément épeurant. Les chiffres ne sont pas connus pour les technicien.ne.s en santé animale, mais ils sont probablement similaires.

Travailler pour le bien-être et la santé des animaux, c’est difficile physiquement, mentalement et émotionnellement. Plusieurs raisons font en sorte que les vétérinaires pensent au suicide : perfectionnisme, hyperperformance, désir de vouloir aider à tout prix, être témoins de situations de cruauté animale, divergences de valeur avec les désirs des propriétaires, insultes et menaces en personne ou sur les réseaux sociaux… Je vous invite d’ailleurs à lire – ou relire, l’excellent texte, Éloise n’est plus vétérinaire, une histoire vraie.

Comme employeur de près de 150 employés (dans nos 7 établissements), on ne peut pas juste fermer les yeux, croiser les doigts et espérer que cela n’arrive pas. On se devait de prendre les choses en main et aller chercher une formation : pour nous, pour nos collègues, pour nos employés… et même pour nos clients !  Suicide Action Montréal (SAM) nous a confirmé que plusieurs humains vivent de la détresse après le départ de leur compagnon poilu. C’est quelque chose qui est connu dans le milieu vétérinaire. On en parle trop peu. 

C’est quoi une sentinelle en prévention du suicide ?

C’est quelqu’un qui a fait une formation de sept heures avec des intervenants spécialisés en prévention du suicide. Nous étions formées par une intervenante de l’AQPS (Association québécoise en Prévention du Suicide) et par une travailleuse sociale travaillaient à SAM (Suicide Action Montréal). On a démystifié plusieurs mythes, on a partagé nos points de vues et nos malaises, on a fait des mises en situation et des jeux de rôles pour se pratiquer à bien réagir si on doit intervenir dans  « la vraie vie ».

Cette formation nous aide entre autres à cibler les gens les plus à risque, à reconnaître certains signes ou comportements, à savoir comment questionner la personne sur ce qui se passe dans sa vie, à évaluer l’urgence de la situation et aussi à savoir où et comment aller chercher de l’aide.

Toutes les participantes ont vraiment aimé leur journée qui fut fort instructive. De retour dans nos établissements, nous sommes maintenant prêtes à jouer notre rôle de sentinelle 😊

Note : Un merci tout spécial à l’Association des médecins vétérinaire du Québec en pratique des petits animaux (AMVQ) qui a permis à nos équipes d’accéder à cette journée de formation. Je vous encourage, amis et collègues du domaine vétérinaire, à suivre cette formation. C’est très enrichissant et ça peut faire une réelle différence. 

Elle signe ce texte

Dre Evelyne Joubert est médecin vétérinaire et exerce à l’Hôpital vétérinaire Le Gardeur dont elle est propriétaire-gestionnaire. Dre Joubert est aussi propriétaire avec 7 associées, de 8 autres établissements vétérinaires dans la grande région de Montréal.

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