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L’effet A : C’est quoi ce parcours? Et est-ce pour vous?

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L’hiver passé, je me suis inscrite à l’effet A. Vous connaissez peut-être. Cela a été fondé entre autres par Isabelle Hudon (ambassadrice du Canada à Paris) et Sophie Brochu, la présidente d’Énergir y est très impliquée. Plusieurs autres leaders s’y investissent. La lettre A, c’est pour ambitieuse. Par des rencontres, des webconférences, des réflexions à faire chez nous (via une plateforme web), trois volets sont abordés: la confiance en soi et le fameux syndrome de l’imposteur, la négociation et le réseautage. J’aime faire ce genre d’activité qui me permet de sortir temporairement du monde de la médecine vétérinaire dans lequel je suis tellement impliquée. De voir les choses d’un œil nouveau, d’abreuver mon leadership à d’autres sources. Tout tourne autour d’un défi qu’on doit se donner et réussir, ou du moins, beaucoup avancer en 100 jours. Le mien ne se réalisait pas en si peu de temps, mais c’est ce qui m’a apporté le petit coup de pouce pour me lancer. 

Ce n’est pas un programme très exigeant, rien qui se compare à mes cours de maîtrise. Je recommande à d’autres femmes vétérinaires de s’y inscrire. J’essaie d’ailleurs d’y inciter une de mes associées et une collègue à suivre le programme. 

Une des choses que je retiens du programme concerne les valeurs. Une des leaders a dit au hasard d’une conversation en vidéoconférence qu’il existe deux types de valeurs au sein des organisations. Celles qui sont inscrites sur le mur et celles réellement vécues au quotidien et avec des décisions. Il faut toujours prendre le temps de sonder les gens du terrain pour savoir quelles sont les vraies valeurs de l’entreprise, pas celles qui sont sur le site web en grosses lettres. Ça m’a marquée. C’est si vrai, n’est-ce pas? Ça m’a donné envie d’interroger mon personnel: a-t-il l’impression que nos valeurs sont vraiment celles qu’on vit quotidiennement? Je vous suggère le même exercice. Des révisions seront peut-être souhaitées de votre part et de celle des membres de votre établissement ou même de vos clients? 

J’ai également aimé comprendre les difficultés de parcours de leaders très inspirantes. Rien n’est aussi facile qu’il y parait. Plusieurs d’entre elles ont tenu des journaux, en « point form ». Cela leur a permis de voir si leur temps et leur énergie étaient bien consacrés à l’atteinte de grands objectifs ou plutôt éparpillés dans beaucoup de petits riens qui leur donnaient l’impression de faire du sur-place ou de ne pas utiliser leur plein potentiel. D’autres notaient des citations inspirantes qui leur procuraient un regain d’énergie pour parvenir à leurs buts. Plusieurs séparaient les grands objectifs en sous-objectifs et consignaient leur progression. Toutes admettaient que leur réussite était due entre autres au fait qu’elles étaient bien entourées et ont été en constant travail sur elle-même sans se laisser rabaisser par ceux qui tentaient de leur dire qu’elles n’y arriveraient pas ou qu’elles n’étaient pas aussi bonnes qu’eux. Toutes aussi essaient de redonner à d’autres collègues en leur offrant leur chance et en misant sur leur potentiel. 

La négociation salariale sous un angle féminin a été abordée. Nous sommes nombreuses à penser que si nous travaillons bien, nous serons récompensées. Leur expérience prouve le contraire et plusieurs d’entre elles ont dû démontrer rigoureusement combien elles ont apporté à l’entreprise. Plusieurs d’entre elles ont aussi eu un choc en comparant leurs rémunérations à celles de leurs collègues masculins… même si elles sont quelques fois plus productives ou plus utiles à l’entreprise. J’espère sincèrement que cette situation n’est pas reflétée (ou pas si largement – n’ayons pas une vision utopique) dans notre domaine. 

Dans le très concret, ça m’a incitée à travailler mon profil LinkedIn et devenir plus attentive à ce qui se passe sur ce réseau. Je ne suis pas une pro, mais j’ai l’œil plus alerte. 

En résumé, si vous avez envie d’une nouvelle stimulation, chères collègues vétérinaires, je vous recommande l’inscription à l’effet A. Ce n’est pas magique, mais ça vaut le coût! 

Paru dans Le Rapporteur Automne 2019 de l’Association des médecins vétérinaires du Québec