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Démarrer sa clinique vétérinaire : pourquoi j’ai fait le grand saut ?

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Certains se reconnaîtront probablement en lisant ces lignes. Depuis que je suis sur les bancs d’école, je caresse le rêve de gérer ma propre clinique vétérinaire. Pourtant, j’aurai attendu dix années pour le faire, probablement comme plusieurs d’entre vous. Pourquoi ?

Je souhaitais ardemment avoir ma propre clinique, sans trop vraiment savoir pourquoi. Le prestige ? Pas mon genre. L’argent ? Loin de mes valeurs. Je devais trouver ma réelle motivation pour me fournir le carburant nécessaire. Aussi, jeune et naïve que j’étais, j’attendais une opportunité, je me disais que la vie créerait probablement une occasion que je n’aurais qu’à saisir. Formée pour ma carrière professionnelle, je n’avais aucune idée comment procéder et cela me semblait un processus complètement nébuleux et effrayant.

J’ai maintes fois commencé un processus avec d’autres vétérinaires qui, comme moi, se demandaient comment faire. Nombreuses sont les promesses d’associations futures, rares sont celles qui aboutissent réellement à un projet concret. J’ai entamé un processus avec un pair à qui l’épuisement professionnel arracha toute sa motivation. Je surveillais les annonces vides de cliniques à vendre dans ma région, pour ensuite apprendre par la bande que les établissements que je convoitais avaient été vendus à des regroupements et qu’ils ne seraient plus jamais accessibles.

J’écoutais les histoires de démarrages désastreux, car ceux-là font beaucoup plus de bruit, m’exposant l’impossibilité apparente de concilier qualité de vie, vie de famille et santé mentale. J’attendais que ce soit un bon moment pour concilier mon projet avec ma famille, ma carrière, mon mari et mes finances en même temps que pour ma partenaire d’affaires.

Finalement, j’ai compris que si je continuais d’attendre, mon rêve resterait toujours au stade d’une illusion. Plutôt que d’attendre une opportunité, j’ai compris qu’il m’incombait de la créer. Qu’en arrêtant d’attendre après les autres je pourrais enfin avancer. Que pour concilier mon projet avec mes valeurs, je devais identifier mes principes à prioriser et maintenir cette cohérence dans toutes mes décisions. J’ai compris que le frein à la réalisation de mon rêve, c’était moi.

Ensuite, j’ai commencé mon projet une étape à la fois, en découvrant peu à peu où trouver les réponses à mes questions. J’ai appris qu’il existe plusieurs ressources pour nous accompagner dans le processus de devenir entrepreneure quand on s’informe sérieusement. Qu’à chaque étape franchie, un long menu déroulant de la prochaine étape se présentait et que j’étais la seule à choisir si je le percevais comme une corvée décourageante ou comme un défi passionnant. La vie m’avait déjà fait développer beaucoup de résilience et j’ai réalisé à quel point cette capacité m’était maintenant indispensable. La vie est juste car elle est injuste avec tout le monde.

J’ai maintenant trouvé ma réelle motivation à mettre toute cette énergie dans un rêve qui est maintenant devenu contagieux à mon équipe. Je me remets souvent en question ce qui me permet de rester sur la bonne route car les intersections sont nombreuses. Quand d’autres me partagent leurs craintes, je leur partage une phrase de Ellen Johnson Sirleaf qui m’inspire régulièrement : « si tes rêves ne te font pas peur, c’est qu’ils ne sont pas assez grands ». Je n’aurai jamais de garantie que mon rêve se concrétisera tel que je l’ai imaginé car il se transforme continuellement. Je sais par contre que je ne porterai pas le regret de me questionner : ‘’Et si…’’.

À ceux et celles qui sont sur le bord de la falaise et qui se questionnent s’ils sautent dans cette aventure ou non, j’espère que j’aurai su alimenter votre réflexion. Je vous laisse sur cette citation inspirante de Steve Jobs : « Si vous ne travaillez pas pour vos rêves, quelqu’un vous embauchera pour travailler pour les siens ».