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Mon chien vit à l’extérieur. Est-il heureux ?


Avec les rigueurs du climat québécois, on peut se demander si un chien est capable de vivre dehors tout en étant heureux. Voici comment évaluer la situation.

Pour déterminer si un chien est apte à vivre dehors toute l’année, il faut qu’il jouisse sans contraintes des cinq libertés fondamentales suivantes :

01

Être libre de se nourrir et de s’abreuver

Le chien doit pouvoir :

  • Avoir accès à de l’eau fraîche en tout temps et en quantité suffisante. Il faut donc prévoir l’achat d’un bol chauffant afin qu’il ne gèle pas l’hiver, ainsi que l’aménagement d’une zone ombragée l’été pour que l’eau ne s’évapore pas trop rapidement;
  • Avoir accès à une quantité de nourriture suffisante pour assurer sa croissance et lui permettre de maintenir un poids adéquat selon son mode de vie, son âge et sa race. D’ailleurs, un certain apport calorique est nécessaire pour maintenir sa température corporelle lors de grands froids.

Pour éviter d’attirer les animaux sauvages, il est préférable d’offrir au chien deux repas par jour afin qu’il consomme la totalité de ses rations à chaque fois.

02

Être exempt d’inconfort

Le chien doit toujours pouvoir s’abriter des intempéries, se protéger du froid, des vents et de la chaleur. Sa niche doit donc être confortable et suffisamment vaste pour qu’il puisse s’étendre de tout son long et se mouvoir. Elle doit :

  • Comprendre au moins trois murs et un toit;
  • Être bien isolée et munie de sources de chaleur comme des lampes chauffantes qui permettront au chien de rester au sec;
  • Si elle est installée à l’intérieur d’un enclos, les murs grillagés de ce dernier doivent être suffisamment hauts pour empêcher l’animal de s’évader, et empêcher les animaux sauvages d’y pénétrer.

Idéalement, le chien doit pouvoir pénétrer dans certaines parties de la maison lors de grands froids.

03

Être exempt de souffrance

L’animal ne doit pas ressentir de douleur, ni présenter de blessures ou souffrir d’un trouble de santé. 

  • Il doit être examiné chaque année par un vétérinaire afin qu’un protocole de prévention des maladies soit établi. 
  • Il doit pouvoir recevoir des soins vétérinaires dès que nécessaire. Pour s’assurer qu’il se porte bien, il doit être vu par son propriétaire tous les jours. 
  • Il doit être protégé des piqûres d’insectes au moyen d’un produit approprié.
  •  Il doit être vacciné contre la rage et prendre des produits antiparasitaires.

04

Pouvoir exprimer des comportements normaux

  • L’animal doit avoir suffisamment d’espace pour se déplacer et faire de l’exercice. 
    • S’il vit dans un enclos, il aura une certaine liberté dans ses mouvements. 
    • S’il vit dans une niche, il aura une laisse d’attache de plusieurs mètres pour pouvoir s’adonner à ses activités sans que celle-ci s’entremêle.
  • Il doit pouvoir faire ses besoins loin de son lieu de repos et avoir l’occasion d’établir des contacts sociaux avec d’autres animaux ainsi qu’avec des humains. Le chien étant une espèce grégaire, il apprécie généralement la présence de congénères. 
  • Il doit avoir accès à des jouets, pouvoir creuser le sol pour explorer son environnement et pouvoir gruger.

05

Être exempt de peur et de détresse

Tout comme chez l’humain, le stress et l’anxiété se manifestent de différentes façons. Il est donc important d’observer le chien régulièrement afin de noter tout changement dans son comportement. Par exemple :

  • Comment réagit-il en présence d’un orage ? Semble-t-il inconfortable ? 
  • Durant la journée, présente-t-il un intérêt à explorer son environnement ou reste-t-il en retrait dans sa niche ? 
  • Sa posture corporelle est-elle basse, avec les oreilles tirées vers l’arrière ? 

Un chien qui reste en retrait de longues heures durant ou qui présente des signes d’hypervigilance souffre probablement d’anxiété. Il est de la responsabilité de son gardien de prendre les mesures nécessaires pour corriger la situation.

En conclusion, il faut se questionner pour déterminer si un chien est heureux lorsqu’il vit dehors en permanence. Si certaines races nordiques présentent des caractéristiques naturelles permettant au chien de braver le froid plus facilement, d’autres ne sont pas forcément adaptées à ce style de vie. Soyez vigilant et agissez en conséquence!

Elle signe ce texte

Dre Isabelle Demontigny-Bédard est médecin vétérinaire spécialiste en comportement et propriétaire avec 7 associées, de 10 établissements vétérinaires dans la grande région de Montréal. Dre Demontigny-Bédard est gestionnaire de la Clinique vétérinaire Dollard.