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Anxiété de séparation. Votre chien souffre, il faut agir !


Après avoir reçu une plainte des voisins mécontents d’entendre votre chien gémir, aboyer et même hurler durant votre absence, vous l’avez filmé pendant plus de 60 minutes. Voici ce que vous avez pu observer.

Quatre à cinq minutes après votre départ, Toutou s’est mis à hurler. Incapable de se calmer, il a ensuite commencé à détruire sa couverture. Un peu plus tard, il a déféqué dans la maison et a fait les 100 pas. Il ne s’est jamais reposé. Il s’est bien couché quelques secondes pendant le 60 minutes de film, mais jamais il ne s’est vraiment reposé.

Votre chien souffre d’anxiété de séparation. Il n’est pas bien. Il ne vous clame pas son amour en vous demandant de rester toujours avec lui, il exprime une angoisse profonde, avec ses outils à lui et son langage de chien !

Surtout, ne le grondez pas !

OK, vous êtes fâché, découragé peut-être, mais surtout ne punissez pas votre chien en rentrant à la maison. Ne tentez pas de lui pointer du doigt ce qu’il a détruit dans la maison, en pensant qu’il va comprendre ce que vous lui « expliquez ». Mal conseillé, vous pourriez aussi être tenté de lui infliger des blessures avec un collier électrique comme ceux qui vous permettent de le surveiller à distance et de lui envoyer un choc chaque fois qu’il hurle. Ne faites pas ça ! C’est cruel. Imaginez que vous avez vraiment très, très, très peur des serpents… On vous laisse seul dans une pièce avec un serpent et chaque fois que vous cognez pour sortir, ou que vous criez pour que quelqu’un vous vienne en aide, on vous administre un choc électrique… Auriez-vous moins peur des serpents ? Ce traitement ajouterait-il à votre panique en associant votre peur des serpents à la douleur du choc électrique ?

Soyez indulgent… Envers vous-même

Bien sûr vous vous sentez coupable. Vous vous demandez ce que vous avez fait – ou omis de faire – pour que votre chien en arrive là. Vous auriez tort de culpabiliser ainsi. Les causes de l’anxiété chez le chien sont multiples et complexes. Votre chien peut avoir une prédisposition génétique à l’anxiété ou avoir développé une peur panique suite à un événement qu’il aura jugé traumatique (qu’un autre chien aurait pu interpréter autrement). Il pourrait souffrir d’un trouble d’anxiété plus généralisé. Aussi, un chien qui n’aurait jamais – ou très peu – été laissé seul pourrait avoir de la difficulté à gérer le stress associé à la soudaine solitude.

Quoi faire ?

La bonne nouvelle c’est que l’anxiété chez le chien, si sévère soit-elle, se traite en combinant médication et thérapie comportementale. Pendant que la médication travaille à diminuer l’anxiété, le chien est dans de meilleures dispositions pour de nouveaux apprentissages. Ce sera le moment pour vous de lui apprendre comment agir dans les situations problématiques et gérer les stimulus du quotidien. Rappelez-vous qu’utilisée seule, la médication ne corrigera pas le problème.

Dès les premiers signes d’anxiété chez votre chien, consultez votre vétérinaire de famille. Ce dernier élaborera avec vous un plan d’intervention – qui comprendra peut-être une médication prescrite – et vous pourrez être accompagné dans le processus par un bon éducateur canin ou une technicienne en santé animale. Plusieurs d’entre elles à travers le Québec, ont développé des compétences qui permettent de faire évoluer le chien et sa famille à travers cette maladie. Car oui, l’anxiété de séparation est une maladie… qui peut se traiter.

S’il s’agit d’un cas « lourd », votre vétérinaire pourra vous recommander à un médecin vétérinaire spécialiste en comportement. Ceux-ci cumulent cinq ans d’études pour obtenir leur doctorat en médecine vétérinaire, au moins un an de pratique comme vétérinaire généraliste et un minimum de trois années supplémentaires pour l’obtention de leur diplôme de spécialiste. Ils sont quelques-uns à pratiquer au Québec et leur aide est précieuse.

L’anxiété légère…

Il se peut que votre vétérinaire diagnostique une anxiété « légère » chez votre chien et vous propose des stratégies pour l’aider. On vous demandera d’identifier les signaux qui déclenchent l’anxiété chez votre chien. Ne faites pas tout un plat de vos départs ou de vos arrivées. Faites-le sans chichi.

Aussi, occupez votre chien pendant vos absences. Offrez-lui par exemple, un jouet de type Kong, fourré d’une délicieuse conserve que vous aurez pris la peine de congeler. C’est long à lécher, un Kong congelé, et cela l’aidera à passer le temps en plus d’associer votre absence à quelque chose d’agréable. Laissez-lui une musique douce, qui sera associée au calme à la maison. Filmez régulièrement votre compagnon, pour juger de l’évolution de la situation.

Ne laissez pas le problème s’ancrer

Si les petits trucs proposés ne sont pas suffisants, consultez rapidement votre vétérinaire. Ne laissez pas la situation s’envenimer. Ne laissez pas la relation entre votre chien et vos voisins se gâcher au point où, vous ne pourrez plus garder votre compagnon assez longtemps pour avoir le temps de l’aider. Ne laissez pas votre compagnon souffrir. Plus vous aiderez rapidement votre animal, plus il sera aisé de modeler ses comportements. Les problèmes, tant chez l’humain que l’animal se corrigent plus facilement quand ils ne sont pas installés depuis longtemps…

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