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Chien. Attention à l’intoxication au cannabis !


Les animaux, les chiens surtout, sont souvent gloutons et peuvent ingurgiter des trucs peu – voire pas du tout – appétissants pour nous les humains… Plusieurs troubles de santé peuvent en découler : indigestions, intoxications, corps étranger causant une obstruction du petit intestin, diarrhée, etc. Survol de l’intoxication au cannabis.

Même avant la légalisation de cette herbe, les médecins vétérinaires étaient régulièrement aux prises avec cette délicate situation : un chien présenté en clinique, amorphe et souvent confus et des propriétaires paniqués qui n’ont aucune idée de ce qui est arrivé à Toutou…

Je dis délicate situation, non pas parce que les risques sont si grands pour l’animal, mais parce cela génère souvent des malaises avec les familles des animaux intoxiqués. Oui, il nous arrive régulièrement d’annoncer aux clients, dont la famille compte un ou des adolescents, que leur chien est très probablement intoxiqué au cannabis… malaisant hein ! De quoi donner lieu à de vives discussions familiales !

Mon chien fait-il un bad trip ?

Lors d’ingestion de cannabis, les symptômes seront variables selon la taille du chien et selon la quantité ingérée. Alors qu’une « petite miette » ne fera aucun changement chez votre mastodonte de race Léonberg, une bonne quantité peut être grandement dommageable pour un chien de petit gabarit tel qu’une levrette italienne.

Les symptômes, qui vont apparaître assez rapidement, sont surtout d’ordre neurologique, c’est-à-dire que ça atteint le système nerveux :  faiblesse et abattement, état mental altéré, incapacité à marcher droit – le chien marche comme « une personne saoule ».  Le chien peut aussi avoir des nausées, des vomissements et des pertes urinaires. Une intoxication sévère peut entraîner des changements du rythme cardiaque et respiratoire, une difficulté à contrôler sa température corporelle et même l’inconscience.

Traitement

Selon les symptômes présentés, le chien pourrait bénéficier d’une prise de sang et de radiographies afin de s’assurer que rien d’autre ne cloche. Un examen attentif des paramètres du système nerveux est évidemment de mise.

Le diagnostic est parfois facile à établir, par exemple si les gens disent « je pense que peut-être… mon chien a peut-être, je dis bien peut-être là…mangé du pot ! »  D’autres fois, c’est plus difficile à mettre en évidence, quand les parents ne peuvent pas croire que fiston ou jeune fille peuvent avoir cette substance – au moins légale ! – en leur possession.  Je dis parfois pour essayer de les aider : « c’est probablement un ami de votre ado qui en avait…ou encore peut-être que votre chien en a mangé par inadvertance lors de sa promenade dans le parc ! »  Le voisin peut aussi servir d’alibi potentiel pour détourner la culpabilité de la progéniture !

Maintenant que l’on sait ce qui se passe, ou si on a des doutes assez probants, on peut instaurer un traitement de support, selon les symptômes.  La plupart du temps, on gardera l’animal en observation pour quelques heures et on lui installera une perfusion intraveineuse. On peut aussi lui administrer des injections de médicament anti-nausées, des stimulants cardiaques et évidemment, un plan de suivi des signes vitaux. La plupart du temps, les signes disparaissent et l’animal peut retourner chez lui le jour même ou le lendemain.

La plupart du temps, ces histoires finissent très bien, du moins pour le chien !  Ces derniers récupèrent assez vite et n’ont pas de conséquences à long terme de leur petit « bad trip ». Il faut tout de même user de prudence et mettre tout en œuvre pour éviter les récidives ! Il serait un peu naïf de blâmer les amis ou le voisin si la même situation se présentait à nouveau 😉.

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