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5 choses que vous ne saviez (peut-être) pas sur les tiques.


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Mars, le mois de prévention des tiques !

Voici une chronique de santé publique dans le concept Une seule santé

Le médecin vétérinaire s’avère un intervenant unique et précieux puisqu’il est le seul professionnel de la santé étant à l’interface à la fois de la santé animale, la santé environnementale et la santé publique!

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Il existe plusieurs espèces de tiques au Québec

Plusieurs maladies transmises par les piqûres ou morsures de tiques sont des zoonoses. Ainsi les tiques, à l’instar d’autres insectes, servent de vecteurs pour ces affections transmises des animaux aux humains (virus, bactéries, parasites). La maladie de Lyme ou borreliose, transmise par la tique Ixodes scapulari étant la plus connue, il faut savoir qu’il existe une douzaine de tiques au Québec, pouvant transmettre diverses maladies (Ehrlichiose, Babesiose, Anaplasmose, etc.). Ces maladies n’affecteront pas seulement nos compagnons, mais potentiellement les humains également.

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Zones à risque et périodes d’activité des tiques

Malheureusement avec les réchauffements climatiques, l’aire de distribution des tiques est en constante évolution. En effet, il y a à peine vingt ans nous n’avions aucune raison de nous préoccuper de la tique à patte noire (I. scapulari) et de la maladie de Lyme, pourtant elle fait maintenant partie d’un programme de vigilance constant.

Régions à risque au Québec

Les grandes herbes, bosquets et aussi l’accumulation de feuilles mortes représentent l’endroit de prédilection des tiques, notamment la tique à patte noire. Elle sera particulièrement active au printemps et à l’automne, dès que les températures dépassent le point de congélation (~4C) et que ces habitats ne sont pas couverts de neige.

Source : Le Veterinarius +, numéro 24, Vol. 37 Hiver 2021, p.14-16

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Précaution et prévention

N’ayez crainte, le but de cette chronique n’est pas de nous empêcher de profiter avec nos compagnons des merveilleux endroits que la nature québécoise nous offre, mais bien de nous assurer de développer les meilleures habitudes possibles en matière de prévention et de dépistage!

Pour nos animaux de compagnie, il existe maintenant de nombreux produits agissant à titre préventif pour éviter que les tiques se fixent à la peau. Généralement, il faut plus de 24 heures à la tique pour transmettre l’agent infectieux et les produits actuellement sur le marché élimineront la tique rapidement. Cependant, il existe peu d’évidence scientifique de l’efficacité réelle des produits à base d’huiles essentielles, en plus de représenter un risque d’intoxication non négligeable pour les animaux de compagnie.

Chez l’humain, les vêtements assez longs pour limiter l’exposition de la peau et une inspection au retour de la randonnée ou de l’entretien paysager sont de mise. De plus, il est facile de limiter la propagation des tiques dans notre environnement, notamment en gardant le gazon assez court, en évitant l’accumulation des feuilles mortes et autres débris végétaux et en favorisant l’exposition au soleil, les tiques privilégiant les endroits humides et ombragés.

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Dépistage et traitements

Attention, un contact avec une tique ne veut pas dire transmission certaine de la maladie! Toutes les tiques ne sont pas porteuses des agents infectieux, heureusement, et le temps de contact avec la peau de l’animal est également important.

Pour nos amis canins, un test sanguin rapide est disponible nous permettant de dépister la présence de quatre maladies transmises par les insectes chez les chiens : maladie de Lyme, dirofilariose (ver du cœur), ehrlichiose et anaplasmose. Si vous trouvez une tique sur votre chien, le vétérinaire proposera d’attendre au moins 6 semaines avant d’effectuer le test de dépistage afin de déceler la présence des anticorps produits au contact de la bactérie. Si l’un de ces tests s’avèrent positif, alors votre vétérinaire pourra discuter avec vous de l’approche à prendre. Sachez qu’il n’aura pas nécessairement recours à l’usage d’antibiotique immédiatement.

Bien que cela se soit fait au cours de quelques années au milieu des années 2000, afin de déterminer la prévalence de la bactérie Borrelia burgdorferi au Québec, il n’est plus jugé pertinent de faire analyser la tique elle-même.

Le risque que votre animal vous transmettre lui-même une tique est très faible puisque la tique cherche à s’attacher rapidement sur son hôte.

Enfin, en ce qui concerne nos amis félins et la maladie de Lyme, il semble que ceux-ci aient une résistance naturelle contre la maladie. Toutefois, comme ils peuvent être des hôtes occasionnels des tiques, c’est une bonne idée de traiter également les chats afin de réduire la propagation des tiques dans l’environnement. C’est un dur combat, il faut utiliser tous nos soldats!

Sites web à consulter

Comme il est important de pouvoir retrouver rapidement les informations pertinentes fournissant des informations précieuses concernant les tiques, voici une liste de sites de confiance à conserver à porter de la main et du cellulaire :

– Site indiquant le risque de propagation des tiques selon la température ambiante et la localisation : https://www.tickmaps.ca/ 

– INSPQ (Institut national de santé publique du Québec) : https://www.inspq.qc.ca/zoonoses 

– INESSS (Institut national d’excellent en santé et services sociaux) si malheureusement vous êtes victimes d’une morsure de tique, voici un site important à consulter vous permettant de déterminer le protocole à suivre : https://www.inesss.qc.ca/fileadmin/doc/INESSS/Ordonnances_collectives/Maladie_Lyme/INESSS_PMN_Lyme.pdf 

– Maladies transmises et périodes à risque, zones à risque : https://www.msss.gouv.qc.ca/professionnels/zoonoses/maladie-lyme/ 

– Autres maladies transmises par les tiques: http://extranet.santemonteregie.qc.ca/userfiles/file/sante-publique/maladies-infectieuses/lyme-infections-transmises-tiques.pdf

Il signe ce texte

Dr Joël Bergeron est médecin vétérinaire, employé à l'Hôpital Vétérinaire des Seigneuries de Boucherville inc.