Elles ont un parcours brillant, exercent leur métier avec passion et rendent hommage au lien humain-animal, chacune à leur façon. Chaque mois, découvrez un portrait de personne particulièrement inspirante. Rencontre avec Dre Karine Béland, clinicienne enseignante au Service de médecine zoologique à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal.
Karine, comment as-tu choisi ta spécialité ?
Lorsque j’étais plus jeune, j’hésitais beaucoup entre la biologie marine et la médecine vétérinaire. Une fois ma décision prise, c’était clair pour moi dès le départ que je me dirigerais vers la médecine zoologique. Donc, une fois mes études terminées, j’ai fait un internat en médecine zoologique à l’Université de Montréal, suivi d’une résidence. Durant la même période, j’ai aussi commencé ma maîtrise.
Quel était ton sujet de maîtrise ?
J’ai eu la chance de prendre part à une mission scientifique chapeautée par Pêches et Océans Canada qui s’est déroulée au Nunavut dans l’Arctique canadien en 2017 et 2018. Avec les échantillons sanguins récoltés sur le terrain, nous avons pu valider un nouveau test diagnostique et ainsi mesurer de potentiels biomarqueurs de stress chronique chez le narval, espèce essentielle à la subsistance des communautés inuites.
Ça devait être impressionnant comme projet ?
Oui, vraiment ! J’étais accompagnée de plusieurs autres scientifiques, provenant de différents endroits dans le monde. Ces derniers étudiaient, notamment, les perturbations causées par le réchauffement climatique, l’augmentation du trafic maritime et la présence de nouveaux prédateurs dans l’Arctique canadien due à la fonte des glaces.
Quel est ton plus beau souvenir de cette mission ?
Il n’y a que des beaux souvenirs de cette mission… les narvals, le souffle des baleines boréales tout près des tentes. J’ai même vu des épaulards et des morses ! Des scientifiques étudiaient le requin du Groenland. À un moment donné, j’ai aidé à poser un émetteur sur l’un des spécimens : le genre d’expérience folle que je ne vivrai qu’une seule fois en carrière !
Lorsqu’on pense à la médecine zoologique, on pense immédiatement au terme zoo, mais il y a plusieurs façons d’évoluer dans cette spécialité, non ?
En fait, la médecine zoologique possède quatre grandes branches : les exotiques de compagnie, la médecine zoologique, la médecine aquatique et la santé de la faune. Présentement, je suis clinicienne enseignante à la Faculté de médecine vétérinaire alors je traite surtout, avec les étudiants de premier et deuxième cycles, des animaux exotiques de compagnie et plus occasionnellement, des animaux hébergés dans des institutions zoologiques.
Tu es également chargée de cours, en plus d’être responsable de la portion d’enseignement clinique, n’est-ce pas ?
Oui. J’ai par exemple donné les cours sur la médecine des furets, des cochons vietnamiens, des lapins et des amphibiens dans les dernières années. Il m’arrive aussi de temps en temps d’effectuer des remplacements dans des institutions zoologiques.
Y a-t-il des animaux avec lesquels tu rêves de travailler ?
Bien sûr ! Un jour, j’aimerais participer à un projet de terrain sur des carcajous, parce que cet animal me fascine ! J’ai déjà eu l’opportunité incroyable de travailler avec des pékans, qui ressemblent beaucoup aux carcajous, mais en beaucoup plus petits. Un autre animal que j’aimerais côtoyer : le koala. Peut-être aurais-je la chance un jour d’aller à sa rencontre en Australie ?
En terminant, est-ce que tu partages ta vie avec un animal de compagnie ?
Oui. J’ai deux chats, ce qui ne sort pas vraiment de l’ordinaire pour une vétérinaire spécialisée en médecine zoologique ! (rires). Mon plus jeune est un animal qui a été trouvé errant, donc j’ignore l’âge véritable. Il doit avoir environ dix ans. Mon autre chat est âgé de bientôt 18 ans. Un jour, j’aurai un grand clapier avec plein de lapins… et peut-être aussi des biquettes. Oui, des biquettes !
Elle signe ce texte
Communicatrice dans l’âme, Nathalie Slight collabore à de nombreux médias depuis une trentaine d’année, en tant que journaliste, chroniqueuse et spécialiste des réseaux sociaux.
Photos et crédits
3 photos potentielles : deux avec un animal (harfang des neiges), l’autre d’un projet de terrain avec une martre d’Amérique que je suis en train de micropucer).
Crédit photo pour la photo de terrain : Dr Stéphane Lair, Professeur titulaire – Santé de la faune, Faculté de médecine vétérinaire, Université de Montréal
Crédit photo pour les photos de relâche d’un harfang des neiges suite à sa réhabilitation sur le site de Chouette à voir ! (https://chouetteavoir.ca/) : Dr Guy Fitzgerald, Clinicien enseignant, Centre hospitalier universitaire vétérinaire, Université de Montréal