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Puces, tiques, poux, mites, vers intestinaux : des parasites courants au Québec


Au Québec, on se plaint souvent que l’hiver est trop long, trop froid, trop rigoureux. Cependant, en étudiant la médecine vétérinaire, la médecine humaine ou la biologie des espèces, nul ne peut nier que notre climat nordique procure un avantage sans équivoque sur le plan médical : êtres humains et animaux québécois sont aux prises avec beaucoup moins de parasites que leurs congénères vivant sous les climats tropicaux.

Voici une petite incursion dans le monde des parasites les plus fréquents dans notre belle province.

ECTOPARASITES : parasites qui vivent à l’extérieur de l’hôte.

PUCES

Qui ne connaît pas ces indésirables? Les puces sont de petits insectes visibles à l’œil nu qui vivent dans le pelage des animaux. En théorie, tout animal poilu est donc à risque. Les puces adultes femelles piquent les animaux et en récoltent leur sang dans le but de pondre des œufs et d’assurer la pérennité de l’espèce. Les œufs tombent ensuite dans l’environnement pour devenir des pupes, puis des larves et enfin des adultes. Les puces sont actives à 14 degrés Celsius et plus. Heureusement, des médicaments préventifs et des traitements fiables et sécuritaires existent.

TIQUES

Nouvelle problématique de la décennie, les tiques apportent leur lot de soucis. En soi, la tique qui mord l’animal pour s’offrir un repas sanguin cause peu de problème. Elle prend du sang, un festin qui dure quelques jours, puis se détache de l’animal. Bien souvent, celui-ci n’a même pas connaissance de la présence du parasite. Mais le principal problème avec les tiques, c’est qu’elles peuvent transmettre des maladies en même temps qu’elles s’abreuvent. Les maladies les plus souvent transmises aux chiens sont la Borréliose de Lyme (tout comme pour l’humain), l’Anaplasmose et l’Ehrlichiose.  Les tiques sont actives dès que le mercure passe au-dessus de 0 Celsius.  Avec le phénomène du réchauffement climatique, les nouvelles recommandations des spécialistes en parasitologie sont de traiter nos animaux 12 mois par année… oui, vous avez bien lu, à l’année longue !

POUX

Les poux sont visibles à l’œil nu et généralement faciles à voir, car ils se déplacent plus lentement que les puces. Lors d’une infestation, ils s’accompagnent de lentes. On observe rarement des poux sur les chiens ou les chats, mais couramment sur les rats (et les humains… mais ça, c’est une autre histoire*). Les poux sont des insectes broyeurs ou piqueurs selon leur espèce et leur anatomie. Et le plus intéressant,  c’est qu’ils sont spécifiques à certaines espèces. Ainsi, nous ne verrons jamais un pou de chat sur un cochon d’Inde ou un pou de rat sur un lapin. Chaque animal a son ou ses poux spécifiques !

MITES

Les mites sont des acariens, invisibles à l’œil nu. Ils peuvent affecter de multiples espèces, à plusieurs endroits du corps. Les plus spectaculaires sont sans contredit les mites de peau que l’on trouve sur les cochons d’Inde. Ils causent tellement de prurit (ça pique !) que les cochons d’Inde aux prises avec des infestations sévères vont se gratter jusqu’au sang, mais aussi perdre tous leurs poils et même, faire des convulsions. On observe aussi couramment des mites d’oreilles sur les lapins et les chats.

ENDOPARASITES : parasites qui vivent à l’intérieur de l’hôte

VERS DU CŒUR

Les vers du cœur ressemblent à des spaghettis. Ils vivent dans l’artère pulmonaire, le gros vaisseau qui part du ventricule droit. Les vers du cœur peuvent affecter sévèrement les chiens et les furets en causant, lorsqu’ils sont en grand nombre, une résistance au passage du sang et en compromettant la circulation pulmonaire. Les vers du cœur s’attrapent très facilement : il suffit de se faire piquer par un moustique, soit un maringouin porteur d’une larve de vers du cœur. Les canidés sauvages en sont les réservoirs. Les moustiques piquent les renards, les coyotes, les loups, le chien du voisin qui ne prend pas de produits préventifs, puis pique votre chien ou votre furet. C’est aussi simple que cela. Au Québec, la période de transmission s’étend de juin à novembre. Heureusement encore, des moyens préventifs fiables et sécuritaires sont offerts chez le vétérinaire.

VERS INTESTINAUX

Toute une panoplie de parasites intestinaux peut élire domicile dans les intestins de nos animaux de compagnie. Il serait trop fastidieux de tous les nommer, mais retenons que la majorité des animaux se contaminent au contact de selles d’animaux infectés. Évidemment, si votre chien aime manger les selles des autres animaux, le risque est encore plus élevé. Cependant, marcher sur un terrain contaminé est également une voie d’infestation tout aussi fréquente qu’inévitable puisque tout terrain peut être contaminé. Certains vers intestinaux s’attrapent à la suite de l’ingestion d’un mulot ou d’un autre petit rongeur. Ainsi, si votre chat va dehors, il est à risque d’en attraper. Un traitement antiparasitaire mensuel pendant la saison chaude est fortement recommandé.

* Comme mentionné plus haut, les poux sont spécifiques à une espèce. Ainsi, nul besoin de vous inquiéter et de faire raser le  pelage de votre lévrier afghan ou de votre Himalayen si votre enfant ramène des poux de l’école. De même, les poux que l’on trouve sur la tête des humains ne sont pas de la même espèce que les poux qui sont sur le pubis. Mais ça… c’est encore une autre histoire 😉

Elle signe ce texte

Dre Evelyne Joubert est médecin vétérinaire et exerce à l’Hôpital vétérinaire Le Gardeur dont elle est propriétaire-gestionnaire. Dre Joubert est aussi propriétaire avec 7 associées, de 8 autres établissements vétérinaires dans la grande région de Montréal.

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