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Rencontre avec Dre Marion Desmarchelier


Elles ont un parcours brillant, exercent leur métier avec passion et rendent la pratique vétérinaire meilleure, chacune à leur façon. Chaque mois, découvrez une de ces femmes particulièrement inspirantes. Aujourd’hui, rencontre avec Dre Marion Desmarchelier, médecin vétérinaire qui possède non pas une, mais deux spécialités : en médecine zoologique et en médecine du comportement !

Vous êtes diplômée de l’École Nationale Vétérinaire de Lyon, en France. N’est-ce pas?

C’est exact. J’ai tout d’abord exercé dans le Jura, une région de la France à proximité des Alpes. Comme il n’y a pas beaucoup de vétérinaires là-bas, je pratiquais la médecine vétérinaire mixte c’est-à-dire que je pouvais autant soigner des petits animaux, que des chevaux ou des bovins.

Qu’est-ce qui vous a amenée au Québec ?

C’est mon intérêt pour la faune qui m’a amenée ici la première fois ! Je suis venue au Québec faire un stage à la Clinique des oiseaux de proie, à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal. J’y ai ensuite effectué mon internat en médecine zoologique. Je suis retournée en France ensuite où j’ai travaillé dans un hôpital de référence avec des animaux exotiques et des petits animaux. Puis, après être allée enseigner quelques années à l’Atlantic Veterinary College de l’Ile du Prince Édouard, je suis revenue au Québec en 2014. Depuis, j’ai complété ma résidence en médecine du comportement animal, tout en poursuivant mon travail comme clinicienne en médecine zoologique.

Quel est le moment le plus marquant de votre carrière jusqu’à présent ?

Probablement en 2015, j’étais de l’équipe médicale qui a exercé une césarienne sur une femelle Léopard de l’Amour du Zoo de Granby. Je m’occupais plus précisément d’un petit léopardeau, qui ne respirait pas à la naissance. Pendant une heure, nous avons tenté de le réanimer sans relâche, et il a fini par respirer par lui-même !

Comme vous deviez être fière !

Ce qui me rend le plus fière dans cette histoire, c’est que le Zoo de Granby ait remis les bébés à sa maman, après la césarienne. Un moment stressant, mais qui a porté ses fruits, puisque l’instinct maternel a rapidement pris le dessus, malgré la récente chirurgie. Elle s’est très bien occupée de ses petits, dont la génétique est précieuse, sachant qu’il ne subsiste qu’environ 80 léopards de l’Amour à l’état sauvage dans le monde.

En plus d’être spécialiste de la médecine vétérinaire zoologique, vous avez une deuxième spécialité, en médecine du comportement animal !

Oui, j’ai effectué une deuxième résidence, en médecine du comportement animal, parce qu’au cours de ma pratique, je me suis déjà retrouvée devant un chat qui s’automutilait, un cheval qui avait des comportements compulsifs ou encore un perroquet qui arrachait ses plumes. Les animaux peuvent souffrir de troubles psychiatriques et il faut les aider ! Et il y a un avantage à soigner certains animaux exotiques qui peuvent nous remercier avec des mots (rires). J’ai récemment reçu une mignonne vidéo d’un perroquet qui me dit : « merci !» et « Je t’aime ! »

En terminant, qu’est-ce qui vous inspire dans votre travail au quotidien ?

Mes étudiants dont la curiosité insatiable me pousse toujours à en apprendre plus, les fascinants comportements de mes abeilles, ma ferme, mes chèvres, mon âne et le sourire de ma fille…

À propos de… Dre Marion Desmarchelier est professeure adjointe en médecine du comportement à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal. Elle est aussi collaboratrice du Réseau canadien pour la santé de la faune et du Réseau québécois d’urgences mammifères marins.

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