Qu’est-ce que le concept Une seule santé (One Health) ?
Une seule santé est une approche intégrée pour améliorer la santé de tous. Pour ce faire, elle relie étroitement la santé des humains, des animaux et de l’environnement. Des animaux en santé = des personnes en santé. Pour en apprendre plus, visionnez le vidéo One World, One Health (en anglais).
Elles ont un parcours brillant, exercent leur métier avec passion et rendent la pratique vétérinaire meilleure, chacune à leur façon. Chaque mois, découvrez une de ces femmes particulièrement inspirantes. Aujourd’hui, rencontre avec Dre Hélène Carabin, une sommité internationale dans la recherche sur les zoonoses, ces maladies qui se transmettent entre l’animal et l’humain (et vice versa!).
Hélène, vous êtes médecin vétérinaire, spécialisée en épidémiologie. Qu’est-ce qui vous a attiré dans ce champ d’expertise?
Lors de mes études à la Faculté de médecine vétérinaire, un spécialiste en épidémiologie est venu nous présenter son parcours fascinant. Ce vétérinaire, alors à l’emploi de Santé Canada, étudiait la transmission d’agents infectieux humains-animaux. Cette rencontre m’a fait réaliser qu’il y avait 1001 façons de pratiquer la médecine vétérinaire! Après avoir obtenu mon DMV, j’ai poursuivi avec une maîtrise en épidémiologie vétérinaire et un doctorat en épidémiologie humaine.
Votre spécialité vous a amené à voyager!
J’ai participé à de nombreuses recherches épidémiologiques un peu partout dans le monde. Par exemple, aux Philippines, mon équipe et moi avons étudié la schistosomiase asiatique (à Schistosoma japonicum) qui peut infecter plus de 40 espèces animales dont l’humain et nécessite un escargot comme hôté intermédiaire et donc de l’eau. Nous avons étudié l’infection chez les humains, chiens, chats, porcs, rats, carabaos (buffles) et escargots dans 50 villages sur 2 ans. Nous avions démontré que contraitement à ce qui était observé en Chine, les chiens jouaient un rôle dans la transmission du parasite à l’humain. Le parasite de la schistosomiasis s’intalle dans le système veineux du foie et créé ainsi de sévères problèmes hépatiques chez l’humain.
Vous avez aussi mené d’importantes recherches au Burkina Fasso n’est-ce pas?
C’est exact! Le ver adulte Taenia solium est une zoonose qui vit dans l’intestin des humains infectés, après que ces derniers aient consommé du porc mal cuit. Les larves de ces parasites peuvent aller se loger dans le cerveau, et causer des problèmes neurologiques, le plus fréquent étant l’épilepsie. Cette zoonose peut être endiguée si on évite la contamination, en respectant de meilleures mesures d’hygiène. En ce sens, nos recherches ont aidé à développer des programmes de contrôle perrenne basés sur l’éducation.
Au tout début de la crise de la Covid-19, des informations circulaient à l’effet que les chauves-souris et le pangolin étaient les hôtes de ce coronavirus. Participez-vous à des études à ce sujet?
Mon équipe et moi sommes effectivement impliqués dans plusieurs projets de recherches concernent l’épidémiologie de la COVID-19. Depuis un bon moment déjà, je prône l’approche Une seule santé. La pandémie nous prouve plus que jamais que, en matière sanitaire, il n’y a pas d’un côté la santé des animaux et celle de l’environnement et de l’autre, la santé humaine. Il n’y a qu’une seule santé, et ce, à l’échelle planétaire!
À propos de… Dre Hélène Carabin est Professeure titulaire à la Faculté de médecine vétérinaire – Département de pathologie et microbiologie et Professeure titulaire à l’École de santé publique – Département de médecine sociale et préventive, en plus d’être titulaire de la Chaire de recherche du Canada en épidémiologie et une seule santé de l’Université de Montréal.