Ils ont un parcours brillant, exercent leur métier avec passion et rendent hommage au lien humain-animal, chacun à leur façon. Chaque mois, découvrez un portrait d’une personne particulièrement inspirante. Rencontre avec Dr Michel Carrier, vétérinaire, chercheur et gestionnaire au parcours impressionnant !
Monsieur Carrier, comment avez-vous choisi de vous diriger vers l’ophtalmologie vétérinaire ?
Après avoir terminé ma formation en médecine vétérinaire en 1982, j’ai fait une année d’internat en médecine des animaux de compagnie. C’est là que j’ai eu un coup de cœur pour l’ophtalmologie, grâce à la professeure Dre Paule Blouin, enseignante hors pair et motivante, spécialisée en ophtalmologie vétérinaire ! Cet engouement a perduré durant ma maîtrise qu’elle a supervisée. Puis, en 1985, j’ai été admis à l’université de la Floride à Gainesville dans un programme de résidence en ophtalmologie vétérinaire, pour ensuite passer les examens et devenir membre de l’American College of Veterinary Ophthalmologists.
Combien de temps êtes-vous resté là-bas ?
Trois ans. J’aurais pu m’installer là-bas puisqu’un poste de professeur était disponible, mais j’ai décidé de revenir au Québec. J’ai travaillé une année en pratique privée comme spécialiste, à l’Hôpital Vétérinaire Rive -Sud. Durant cette période, j’ai réalisé que lors des rendez-vous, j’enseignais spontanément aux propriétaires d’animaux. Lorsqu’on m’a contacté pour me joindre à la Faculté de médecine vétérinaire en tant que professeur, je n’ai pas hésité, je savais que je serais sur mon X.
En quoi l’ophtalmologie se distingue-t-elle des autres spécialités vétérinaires ?
Je dis toujours que « les yeux sont le reflet de l’âme ». Il est possible d’identifier des maladies, grâce à des manifestations oculaires. Parfois, simplement en observant les yeux d’un animal, j’ai une idée de ce qui ne va pas chez lui. Par exemple, un chien qui a des cataractes peut souffrir de diabète. Les propriétaires d’animaux consultent en pensant que leur bête a un problème aux yeux, mais ce dernier peut cacher une maladie sous-jacente.
Vous avez été doyen de la Faculté de médecine vétérinaire durant huit ans et demi. Comment le volet administratif s’est-il présenté dans votre carrière ?
Lors de mes études en médecine vétérinaire, j’ai été nommé président de classe, dès la première année. Pourtant, personne ne se connaissait, nous provenions tous des quatre coins du Québec. Il faut croire que mes collègues avaient vu en moi quelque chose, que moi je ne voyais pas. De retour à la faculté en tant que professeur, j’ai été nommé responsable des animaux de compagnie, puis vice-doyen et enfin doyen.
Êtes-vous à la retraite aujourd’hui ?
À l’été 2021, je prenais ma retraite. Je suis toutefois retourné en clinique au Centre hospitalier universitaire vétérinaire pour 6 mois pour donner un coup de main au service d’ophtalmologie. Comme la vie nous réserve parfois de belles surprises, en janvier 2022 on m’a offert de devenir doyen par intérim de la Faculté de médecine dentaire, un mandat que je viens tout juste de terminer en juin dernier. Récemment, j’ai accepté un autre mandat en tant que conseiller spécial au vice -rectorat recherche pour accompagner l’IRIC, l’Institut de recherche en immunologie et en cancérologie de l’Université de Montréal, dans leur nouvelle phase de développement. Je suis choyé d’avoir eu différentes carrières, soit professeur, chercheur et gestionnaire, au sein de la même université, mon alma mater !