Vous revenez d’une consultation chez votre vétérinaire et il vous a informé que votre chat ou votre chien avait un souffle cardiaque. Cela vous inquiète, puisqu’une personne de votre entourage a justement souffert d’une maladie cardiaque. Mais qu’en est-il pour nos animaux de compagnie ? Quand doit-on s’inquiéter et quels sont les signes à surveiller ?
Une manifestation clinique relativement fréquente
Il n’est pas rare de déceler un souffle au cœur chez un chat ou chez un chien lors d’un examen de santé. À l’aide de son stéthoscope, le vétérinaire entendra le bruit provoqué par une turbulence du flot sanguin à l’intérieur des chambres cardiaques (deux ventricules et deux oreillettes). Cette turbulence peut être provoquée par une défectuosité des valves cardiaques, dans ses parois ou dans les vaisseaux sanguins près du cœur.
Le souffle cardiaque chez les jeunes animaux
Le souffle cardiaque est particulièrement fréquent chez les très jeunes animaux. La viscosité de leur sang est alors en effet plus basse et leur fréquence cardiaque plus élevée, ce qui crée un souffle cardiaque de faible intensité. Dans la grande majorité des cas, le souffle disparaît au cours des mois suivants. Le chien ou le chat peut même ne plus l’avoir lors de sa prochaine visite chez le vétérinaire pour les rappels de vaccin ou la stérilisation. Comme chez les humains, certains animaux présentent un souffle cardiaque de faible intensité pendant toute leur vie sans que cela n’ait aucune conséquence. Toutefois, si le souffle semble trop fort, le vétérinaire proposera un plan de traitement.
Le souffle cardiaque chez les animaux plus âgés
Les animaux plus âgés peuvent aussi présenter un souffle cardiaque qui n’était pas présent auparavant. Il peut s’agir d’une réaction au stress provoquée par la venue en clinique. Toutefois, il est important pour le vétérinaire de noter l’intensité du souffle de 1 à 6 sur une échelle de 6. Cet indice est important pour suivre l’évolution du souffle cardiaque s’il y a lieu, mais aussi pour orienter les prochaines étapes diagnostiques jugées nécessaires.
Comment savoir si mon animal a un souffle au cœur ?
L’auscultation demeure le meilleur moyen de détecter un changement de la fonction cardiaque, que ce soit par la présence d’un souffle ou d’une fréquence plus élevée que la normale. Il faut ici souligner que les chats sont différents des chiens : une forte proportion de félins n’aura pas de souffle cardiaque audible même si leur muscle cardiaque a changé de structure.
Selon les trouvailles de l’examen physique, le vétérinaire peut vous suggérer de faire passer des radiographies thoraciques à votre compagnon afin de déceler des changements de la silhouette cardiaque et d’observer l’état des poumons (œdème pulmonaire). Ces radios sont souvent plus significatives chez le chien que chez le chat.
Néanmoins, la méthode diagnostique idéale s’avère l’échocardiographie. Cette imagerie médicale permet une évaluation très précise des chambres cardiaques, de l’épaisseur du muscle, de l’état des valves cardiaques ainsi que du flot sanguin entre les chambres cardiaques et les vaisseaux sanguins principaux. Un bilan sanguin viendra compléter l’évaluation initiale, et confirmer qu’il n’y a pas d’autres problèmes.
Quels sont les symptômes à surveiller ?
Chez le chien, on remarquera un changement d’attitude, comme une baisse d’entrain ou plus d’essoufflement durant les promenades. Il pourra aussi donner l’impression qu’il traîne de la patte. Néanmoins, l’un des symptômes les plus courants consiste en une toux inhabituelle, plus creuse et parfois accompagnée d’une tentative pour rejeter du mucus, notamment après un effort ou au lever.
Les animaux ne font pas d’infarctus comme les humains. Mais il arrive qu’une défaillance rapide se produise, entraînant un affaissement ou, dans les pires scénarios, une mort subite.
Existe-t-il des traitements pour guérir le souffle cardiaque ?
L’évolution de la médecine a permis, au fil du temps, de développer divers médicaments pour améliorer la qualité de vie des patients, mais aussi pour augmenter leur espérance de vie.
Une bonne alimentation peut aussi réduire les risques d’hypertension, celle-ci étant nuisible au travail du cœur et à une bonne circulation du sang.
Un animal qui a un souffle cardiaque doit réduire ses activités, sans toutefois les arrêter. La prudence sera de mise lors des chaleurs intenses et des canicules. Les patients cardiaques y sont très sensibles et vulnérables.
En conclusion, bien qu’à la maison il ne soit pas toujours facile de surveiller la fréquence cardiaque de votre animal, vous pouvez apprendre à évaluer sa fréquence respiratoire. Il s’agit souvent d’un indice important, précurseur d’une complication cardiaque. Vous pourrez ainsi ajuster de façon temporaire la médication de votre compagnon selon le plan établi par le vétérinaire. En cas de doute, contactez rapidement un établissement vétérinaire.