Ils ont un parcours brillant, exercent leur métier avec passion et rendent hommage au lien humain-animal, chacun à leur façon. Chaque mois, découvrez le portrait d’une personne particulièrement inspirante. Rencontre avec Dr Frédéric Sauvé, professeur à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal, spécialisé en dermatologie vétérinaire.
Frédéric, pourquoi avez-vous choisi le métier de vétérinaire?
Comme pour plusieurs vétérinaires, j’ai choisi cette profession parce que j’aime profondément les animaux. Et ça ne date pas d’hier! Lorsque j’étais tout petit, j’ai annoncé à ma maman que je voulais devenir « médecin pour animaux ». J’ignorais que ce métier existait, j’étais persuadé que je devais le créer! (rires). À l’époque où je devais choisir dans quel domaine étudier, me diriger vers la médecine vétérinaire allait tout simplement de soi.
Et comment en êtes-vous arrivé à vous spécialiser en dermatologie?
Dans la vie, il nous arrive de croiser des gens qui, pour différentes raisons, vont influencer notre parcours. Dre Manon Paradis fut l’une de ces rencontres marquantes. Elle enseignait la dermatologie lors de mes études et la façon dont elle parlait de ce sujet me fascinait énormément.
À un point tel où vous en avez fait une spécialité!
En fait, je ne suis pas quelqu’un qui se donne des objectifs professionnels à long terme, je ne suis pas de type carriériste, je préfère me laisser surprendre par la vie. Après mes études, je me dirigeais vers la pratique en clinique, mais j’ai finalement fait un internat, suivi d’une maîtrise. Par la suite, je me suis fait offrir une résidence en dermatologie.
Ce programme était nouveau à l’époque. N’est-ce pas?
Effectivement. L’Université de Montréal offrait pour la toute première fois ce programme (diplôme d’études supérieures (DES)) et Dre Paradis de même que l’administration appuyaient ma candidature. Une fois ma résidence complétée, un poste s’est ouvert à la Faculté de médecine vétérinaire comme clinicien. J’avais donc le meilleur des deux mondes : enseigner et pratiquer la dermatologie auprès des animaux. Ça fait maintenant vingt ans que je travaille à l’Université de Montréal. Belle anecdote en passant : lorsque mon mentor Dre Manon Paradis a pris sa retraite, j’ai pris la relève de son poste de professeur en dermatologie!
À quoi ressemblent les cas que vous voyez avec vos étudiants à l’Hôpital vétérinaire de l’Université de Montréal?
Je vois les petits et grands animaux, toutes espèces confondues. Mais mes patients sont en majorité des chiens et des chats qui souffrent de démangeaisons. La pratique est loin d’être redondante puisque chaque patient représente un défi, car les causes sont différentes et ils ne répondent pas tous au même traitement. Contrairement à d’autres maladies, les problèmes de peau sont visuels : on voit le chien se gratter, on voit le chat perdre son poil à plusieurs endroits ou avoir des plaies.
Ce doit être difficile pour le propriétaire, de voir leur animal souffrir!
Énormément. Certains souffrent de fatigue de compassion. D’ailleurs, je sensibilise beaucoup mes étudiants à ce sujet, car dans notre approche thérapeutique, il faut considérer non seulement l’animal, mais également l’humain qui vit avec lui.
En terminant, vous êtes président sortant de L’Académie canadienne de dermatologie vétérinaire (CAVD). De quoi êtes-vous le plus fier concernant votre travail au sein de cette organisation?
À chaque année, nous organisons la campagne Compassion pour les démangeaisons afin de sensibiliser la population vétérinaire et les propriétaires d’animaux aux problèmes associés aux démangeaisons, un sujet dont on ne parle pas assez. Je suis proche de mes patients et de leurs humains préférés et, sans vouloir faire de jeu de mots animaliers, la problématique de démangeaisons est définitivement un de mes chevaux de bataille!