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Portrait de femmes inspirantes : rencontre avec Dre Marie-Odile Benoit-Biancamano


Elles ont un parcours brillant, exercent leur métier avec passion et rendent hommage au lien humain-animal, chacune à leur façon. Chaque mois, découvrez un portrait de femme particulièrement inspirante. Rencontre avec Dre Marie-Odile Benoit-Biancamano, directrice du Département de pathologie et microbiologie de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal. 

Marie-Odile, tu as étudié en médecine vétérinaire. Pourquoi t’es-tu dirigée plus spécifiquement vers la pathologie ?

En deuxième année, j’ai eu des cours en biopathologie et pathologie systémique. J’étais fascinée par ces sujets, particulièrement la pathologie macroscopique, sans savoir qu’il s’agissait d’une spécialité pouvant mener à un emploi. Plus tard, en jasant avec la résidente de l’époque, j’ai découvert qu’il existait de nombreux débouchés dans ce domaine. J’ai donc changé mon parcours, pour me diriger vers la pathologie.

Aujourd’hui, l’un de tes sujets de recherche de prédilection en pathologie est les insectes. Comment en es-tu arrivée à t’intéresser à ces petites bestioles ?

C’est un beau hasard de parcours ! Outre les animaux, j’ai plusieurs implications extracurriculaires, dont juge de concours d’orchidées. L’un de mes amis est apiculteur et orchidophile ; il possède une serre d’orchidées à Saint-Jean-Baptiste de Rouville, que ses abeilles chauffent l’hiver. Alors qu’il me jasait des problèmes qu’il avait avec ses abeilles, j’ai réalisé qu’il y avait très peu d’informations sur le sujet, et qu’aucun pathologiste ne s’était penché sur les insectes de production. 

En tant que professeure à la Faculté de médecine vétérinaire, tu as consacré une année d’études et de recherche aux insectes de production, n’est-ce pas ?

Tout à fait. Mes recherches portaient plus exactement sur la production d’insectes comestibles, tant pour l’humain que pour les animaux. Avec mes collègues chercheurs et chercheuses, nous avons rapidement reçu une subvention de recherche en biosécurité et entomopathologie chez les insectes.   

Comment expliques-tu l’engouement face à la recherche sur les insectes de production ?

C’est un domaine en pleine croissance parce que, d’une part, les insectes représentent une solution de rechange très riche en protéines et oligo-éléments aux élevages d’animaux traditionnels ; d’autre part, l’élevage d’insectes exige moins d’espace et moins d’eau, en plus de générer moins de gaz à effet de serre ; donc les bénéfices environnementaux sont nombreux. 

Les insectes peuvent-ils être malades ?

Bien sûr. Les grillons peuvent par exemple être atteints de virus qui déciment les élevages au grand complet. Parce qu’il s’agit d’un domaine relativement nouveau, les outils de diagnostic et de traitement ne sont pas aussi développés que ceux pour les élevages de mammifères, de volailles et de poissons. Pourtant, comme pour toute production commerciale, il y a des enjeux de biosécurité et de salubrité. 

Y a-t-il plusieurs élevages d’insectes au Québec ?

De plus en plus, car c’est un domaine en pleine effervescence. Plusieurs étudiant(e)s de la Faculté de médecine vétérinaire étudient présentement différents insectes, que ce soit les ténébrions, les grillons, les mouches soldat noires et les vers à fumier (pas un insecte, mais un invertébré). D’ailleurs, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) est très intéressé par nos recherches. 

Comment l’enseignement s’est-il présenté à toi ?

Dès ma résidence, j’ai touché à l’enseignement et ça a été un coup de cœur pour moi. Une fois mes études complétées, j’ai travaillé durant trois ans comme pathologiste chez Charles River Laboratories, mais parallèlement à mon emploi, j’enseignais au Département de pathologie et microbiologie. Lorsqu’un poste de professeur s’est libéré, j’ai saisi l’opportunité, même si ça s’est présenté un peu plus tôt que prévu dans ma carrière. 

Aujourd’hui, je suis directrice de ce département, un poste stimulant qui me permet d’allier gestion, recherche, enseignement et travail clinique.

Elle signe ce texte

Communicatrice dans l’âme, Nathalie Slight collabore à de nombreux médias depuis une trentaine d’année, en tant que journaliste, chroniqueuse et spécialiste des réseaux sociaux.

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