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10 choses que j’ai apprises dans ma première année de pratique vétérinaire


Voici une liste des 10 choses que je trouve très importantes et que j’ai apprises durant ma première année de pratique comme médecin vétérinaire. Personne ne m’avait préparé à ces découvertes. Sans surprise, la moitié de ces points ne concerne pas la médecine, mais tout ce qui l’entoure.

Travaillons-ensemble

1. Les relations humaines

Bien que la profession de vétérinaire implique de soigner les animaux, la plus grande partie de mon quotidien au travail requiert que je communique avec des humains. Les propriétaires d’animaux sont ceux qui rapportent les faits, c’est un peu comme être un pédiatre et tenter de soigner un bambin qui ne parle pas encore. Ils sont aussi ceux qui acceptent quels tests je peux faire et enfin, quel plan de traitement nous allons essayer. Même si le gros de mon cursus universitaire était tourné vers la médecine animale, la moitié de mon temps au travail se passe maintenant avec des humains !

2. Le mode apprentissage

En graduant de la faculté de médecine vétérinaire, il me manquait des connaissances. C’est normal. Parcontre, pendant ma formation, je suis devenue experte pour savoir où chercher l’information manquante ou complémentaire. En sortant de l’école, comme tous les finissants, j’avais toutes les bases nécessaires pour comprendre les concepts importants et toute la débrouillardise pour apprendre par moi-même. Une combinaison gagnante ! Encore aujourd’hui, je ne sais pas tout par cœur mais je suis passée maître dans l’art de chercher des réponses, de trouver les bons experts, de consulter des ouvrages spécialisés…

3. Pratiquer, pratiquer…

Dans ma première année de pratique, j’ai appris comment faire beaucoup de ce que je n’avais pas pu mettre en pratique à l’école ou du moins, ce que je n’avais pas assez pratiqué. Tout ce qui me semblait effrayant est maintenant presque devenu routine : pratiquer des déblocages urinaires, faire des bandages, poser une attelle, performer des stérilisations et des castrations, pratiquer une laparotomie, etc. Dans mes prochaines années, je vais continuer de mettre en pratique ces procédures que je n’avais pas pu faire suffisamment à l’école. Ceci dit, parce que je suis entourée d’une bonne équipe qui me soutient, il m’est possible de continuer d’apprendre sans stress.

4. Choisir la bonne équipe

Je réalise à quel point il est très important de choisir un endroit où l’ambiance de travail est agréable et où les collègues sont là pour te supporter et te permettre de t’épanouir en tant que personne. C’est la base. Sans ça, le reste à bien peu d’importance.

5. À propos de la culpabilité

Dans mon métier, il est très facile de se sentir coupable et impuissant. La médecine est une science complexe et chaque individu est unique. Il peut être très décourageant de ne pas trouver de réponses, de ne pas pouvoir aider un animal immédiatement ou par exemple, de devoir euthanasier un animal. De nos jours, les animaux de compagnie font partie intégrante de la vie de famille de nombreuses personnes. Les propriétaires peuvent rapidement être submergés par les émotions quand vient le temps de prendre des décisions difficiles pour leur compagnon. La médecine vétérinaire est coûteuse et il est facile pour nous de se sentir coupable et parfois même responsable si un animal ne va pas bien. J’ai appris à trouver des stratégies pour arriver à mettre de côté ces pensées négatives. Je me répète souvent que je ne peux pas soigner les animaux, si je ne vais pas bien moi-même.

6. Apprendre à écouter

Les clients qui m’ont le moins apprécié et/ou qui m’ont le moins fait confiance sont ceux avec lesquels j’ai passé moins de temps à discuter. Que ce soit parce que je manquais de temps, ou parce que j’étais plus orientée sur ma médecine que sur la relation-client, ils ont senti que j’étais moins à l’écoute. Les clients ont besoin de se sentir écoutés et compris. Ils sont les experts de leurs animaux, ils sont leurs yeux et leurs oreilles. Il est donc tout à fait normal qu’ils ressentent le besoin de nous parler et de tout nous raconter. Même si mon examen est le plus complet possible et que j’ai fait tous les tests inimaginables, si je n’ai pas écouté les éléments importants qu’ils veulent me transmettre, ils auront l’impression que j’ai fait les choses à moitié… et que je risque de passer à côté de quelque chose (ce qui est souvent vrai). D’ailleurs, la majorité des clients sont beaucoup plus reconnaissants quand ils ont senti que je leur prêtais une oreille attentive, même quand je ne peux pas régler le problème de leur animal tout de suite.

7. Ne pas (toujours) tout savoir

La très grande majorité des clients ne sont pas offusqués quand je leur dis que je ne sais pas ce qui afflige leur animal. Je pense que l’honnêteté est ma meilleure alliée dans ce genre de situation. Ils sont rassurés quand je leur mentionne que je vais faire des recherches et que je vais consulter des collègues d’expérience. Surtout, j’ajoute que je vais tout faire pour aider leur animal, et c’est ce qui est le plus important au final, et pour moi aussi.

8. La médecine c’est complexe

Même quand un cas me semble simple, je m’efforce de rester prudente et de ne pas promettre que je vais trouver tout de suite, ou que je vais guérir l’animal rapidement. Lorsqu’un animal est malade, il est normal pour la famille de se raccrocher à chaque lueur d’espoir et chaque promesse faite. La médecine vétérinaire est complexe et les animaux ne suivent pas toujours les livres de médecine. Il vaut mieux rester prudents et réalistes, pour éviter les déceptions.

9. Parler pour être comprise

Vulgariser le langage vétérinaire est plus qu’important. Il faut parler un langage que les clients comprennent, sans tomber dans les explications simplistes non plus. Il faut être clair et rassurant. Maintenant, je m’assure que chaque client qui passe la porte de ma pratique, comprend à 100% ce qui se passe avec son animal.

10. Je peux le faire

J’ai tout ce qu’il faut pour y arriver.

Elle signe ce texte

Dre Lortie-Watkins est médecin vétérinaire. Elle a débuté sa pratique, dès sa sortie de la Faculté, à l’Hôpital vétérinaire de Montréal.

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