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J’ai lu pour vous. Une vie de chiot d’Alexandra Horowitz.

Flair & cie / J’ai lu pour vous. Une vie de chiot d’Alexandra Horowitz.

Je vous invite à porter une attention spéciale à la préface de la version française ;-). J’ai eu l’honneur de la rédiger après avoir dévoré le livre en seulement quelques jours. Ma première préface ! Quelle fierté !

Amy, bénévole au grand cœur, recueille Courgette, afin de lui offrir un endroit serein pour élever ses chiots. Parmi eux, Quid, une attachante femelle, est adoptée par l’auteure elle-même, Alexandra Horowitz, et son conjoint. Tout au long du livre, Quid grandit sous nos yeux et nous suivons son développement (autant de sa personnalité que de son physique) jusqu’à ce qu’elle atteigne deux ans. Amoureuse des balles et grande chasseuse d’écureuils, la petite chienne vit, en plus d’Alexandra et de son conjoint, avec leur fils de 10 ans identifié comme O, deux chiens seniors ainsi qu’une chatte nommée Edsel. Son arrivée chamboulera la dynamique familiale. Dans ce mémoire scientifique, l’auteure compare le développement du chiot à celui d’un bébé humain et à celui d’un petit loup. Elle décrit aussi comment une famille de chiots de travail, destinés à sauver des vies humaines, sont éduqués afin de bien remplir ce noble rôle. Ainsi, elle montre comment l’environnement de ces chiens est enrichi dès leur plus jeune âge afin qu’ils développent leurs aptitudes, notamment le courage, et puissent plus tard travailler dans des situations qui effraieraient la plupart de nos poilus. 

Une auteure franche et honnête

Alexandra Horowitz nous offre le cadeau de l’honnêteté : malgré sa grande connaissance des chiens, cette spécialiste nous avoue sans ambages les difficultés qu’elle a elle-même rencontrées pour éduquer Quid et les moments de découragement qui s’en sont suivis. Objets brisés, promenades centrées sur les besoins du chiot plutôt que sur l’évasion mentale, manque de sommeil nous sont révélés en toute franchise. On comprend pourquoi tant de chiots, devenus adolescents, sont abandonnés en refuge. Selon une étude, 40 % des gens qui abandonnent leurs chiens évoquent des problèmes de comportements. Cette statistique souligne l’importance de socialiser les chiots et la nécessité de s’investir en tant que propriétaire en temps, en énergie, et en patience. L’auteure s’attarde également sur l’attachement qui se crée jour après jour avec ce petit être qui grandit et qui développe une personnalité bien à lui au fil des mois.

Un ouvrage bien documenté

Alexandra Horowitz s’appuie fréquemment sur les travaux de la Dre Sophia Yin, vétérinaire comportementaliste, entraîneure et conférencière de grande renommée. Aujourd’hui décédée, Dre Yin proposait une approche fondée sur l’apprentissage. Alexandra Horowitz démontre pourquoi la peur et les anciennes théories reliées à la dominance ne servent ni le chien ni le maître. Le chien aura en effet tendance à développer de l’anxiété à long terme tandis que le propriétaire n’obtiendra pas les résultats escomptés. Mieux vaut donc privilégier des approches misant sur le renforcement des comportements souhaités. Gardons en tête que le but de l’éducation canine est que notre chien soit heureux et adopte le mode de vie de notre famille. La relation entre lui et nous en est une de confiance et non fondée sur la crainte.

Le livre vulgarise de nombreuses études (dont la liste est mentionnée à la fin) afin de mieux nous faire comprendre certains concepts. Si, comme moi, vous avez eu votre chien à l’âge adulte et avez souvent tenté d’imaginer ce qu’a été sa vie de chiot, vous prendrez plaisir à observer Quid.

Personnellement, sauf durant mon enfance, je n’ai jamais élevé de chiot. J’ai toujours adopté des chiens adultes, voire seniors, des poilus qui avaient besoin d’une deuxième ou même d’une troisième chance. Mais j’aurais aimé les connaître chiots. Si un jour l’envie me prend de m’investir dans l’adoption et l’éducation d’un chiot, ce livre fera sans aucun doute partie de ceux que je relierais avant de me lancer dans l’aventure. En attendant, je chéris Coby, mon adorable chien dont nous sommes la troisième famille et qui a dû être le chiot le plus mignon du monde.

Bonne lecture, chers amis des animaux et sincères félicitations à Alexandra Horowitz pour cet ouvrage que je vous recommande vivement.

Chercheuse en sciences cognitives canines et enseignante au département de psychologie animale du Barnard College de New York, Alexandra Horowitz est aussi l’auteure de Dans la peau d’un chien (publié en 2009) qui a connu un succès planétaire. À lire également !

Elle signe ce texte

Fondatrice du magazine web Flair & Cie, Dre Lucie Hénault est médecin vétérinaire et propriétaire avec 7 associées, de 8 établissements vétérinaires dans la grande région de Montréal. Dre Hénault est gestionnaire de l’Hôpital vétérinaire de Montréal, à Westmount.