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Maladie rénale chronique : une maladie fréquente


Comme pour nous, les reins de nos poilus occupent un rôle essentiel dans la filtration du sang et la production d’urine. Ces organes influencent aussi la production de globules rouges et la régulation de plusieurs métabolites et électrolytes dans le corps. Malheureusement, la maladie rénale chronique peut venir altérer ce bon fonctionnement. Mais en quoi consiste cette maladie ? Quels sont les symptômes et les traitements ? 

 

Qu’est-ce que la maladie rénale chronique ?

La maladie rénale chronique, anciennement appelée insuffisance rénale, représente une réduction de la fonction rénale. On parle de maladie rénale chronique lorsqu’un animal présente une diminution de la fonction rénale pendant plus de trois mois. C’est la maladie la plus fréquemment rencontrée chez les chats âgés. Cette maladie est également observée chez les chiens. Elle peut aussi faire son apparition chez des animaux plus jeunes à la suite d’une malformation congénitale (chez certains chats persans par exemple) ou d’une atteinte aiguë au niveau de la structure rénale.  

 

La maladie rénale chronique progresse avec le temps et peut se présenter différemment selon le stade où elle en est. Au début, les signes cliniques ne sont pas toujours évidents à remarquer, car ils s’installent sur plusieurs mois, voire des années. Les animaux atteints ne manifestent pas tous les symptômes suivants, mais la présence de l’un ou plusieurs de ces signes mérite une investigation : 

 

  • Une perte de poids
  • Une polyurie (c’est-à-dire uriner en plus grande quantité) et une polydipsie (soit boire une plus grande quantité d’eau)
  • Une diminution ou une perte d’appétit 
  • Une perte de poids malgré un appétit normal
  • Une atrophie musculaire
  • Une halitose (mauvaise haleine)
  • Des vomissements
  • De la faiblesse et/ou de la fatigue (lors d’anémie)
  • Une cécité (lorsque le chat a de l’hypertension)
  • Un état mental altéré dans les cas très avancés (l’animal a des pertes d’équilibre, a une démarche de soûlon).

 

Le diagnostic 

Le diagnostic est établi à l’aide d’un bilan sanguin et d’une analyse d’urine. On observe une augmentation des paramètres rénaux (sdma, urée, créatinine) ainsi qu’une diminution de la densité urinaire. Selon la présentation clinique de votre animal, le vétérinaire peut vous proposer des tests complémentaires afin de chercher la cause sous-jacente à la maladie ou pour évaluer le stade de la maladie (Stade I à IV) et les complications qui peuvent en découler. Par exemple, l’hypertension, la protéinurie (perte de protéine dans l’urine), et les infections urinaires sont des complications possibles qu’il est important de surveiller afin de mettre les traitements appropriés en place.

 

Les traitements

Les traitements ont pour but de réduire le stress sur la fonction rénale afin de ralentir la progression de la maladie. Ils visent également à contrôler les facteurs pronostics négatifs lorsqu’ils sont présents (protéinurie, hypertension, phosphore élevé et anémie).

Le traitement le plus important et le plus courant consiste en une diète rénale vétérinaire. Il s’agit d’une diète réduite en phosphore et en protéines, mais contenant des protéines de haute qualité ainsi que des oméga-3.

Suite au bilan sanguin et aux tests complémentaires, votre vétérinaire vous indiquera si votre compagnon à quatre pattes a besoin de médicaments ou de suppléments pour l’aider à mieux contrôler ses électrolytes, sa pression sanguine et/ou la production de globules rouges.

Dans certains cas, l’animal devra être hospitalisé ou recevoir des soins à la maison pour être réhydraté.

 

Les suivis

La fréquence des suivis dépend du stade de la maladie ainsi que des symptômes présentés par votre poilu. Un animal qui est au stade 3 ou 4 et qui prend de la médication est suivi plus fréquemment. Il est courant de répéter les bilans sanguins et les analyses d’urine ainsi que de vérifier la pression sanguine pour ajuster le plan de traitement.

 

Le pronostic

Le pronostic dépend du stade de la maladie et des complications éventuelles qui ne peuvent être contrôlées avec la médication. Une fois le traitement approprié mis en place, plusieurs chats âgés peuvent vivre quelques années avec la maladie, particulièrement lorsqu’elle est détectée tôt.  

Elle signe ce texte

Dre Julie Ladouceur est vétérinaire à l'Hôpital vétérinaire de Montréal.

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