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La crise de la Covid 19 : Quelles leçons en tirer?

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Je vous écris en pleine pandémie de la COVID-19. Je ne sais pas où nous en serons avec cette crise lorsque vous lirez ces lignes. Sera-t-elle derrière nous ? Par contre, je suis certaine d’une chose, en tant que leaders, nous aurons appris beaucoup sur nous et sur la gestion de nos équipes. 

Travaillons-ensemble

Dans l’après COVID-19, vous souviendrez-vous du stress qui nous habitait tous ? Du niveau d’anxiété dans nos groupes ? De notre volonté collective à continuer de soigner les animaux tout en protégeant l’équipe et en respectant les directives de l’OMVQ ? 

Vous rappellerez-vous du marasme financier que nous avons craint (en espérant qu’il ne soit pas aussi noir qu’anticipé) ? 

Aurez-vous en tête les trésors de patience qu’il aura fallu déployer en tant que leader pour écouter, comprendre, rassurer, s’ajuster ? 

Saurez-vous mettre des mots sur le lot d’énergie investi pour suivre les mesures annoncées, discuter avec les spécialistes, couvrir les heures des vétérinaires ou du personnel en isolement, prendre soin de vos familles avec les enfants, privés d’école, et s’occuper de la clientèle elle-même inquiète tant financièrement que pour son animal? 

Quoi qu’il en soit, nous aurons tous appris quelque chose de cette crise. Nous serons certainement de plus habiles gestionnaires pour l’avenir. 

Voici les trucs que j’en retiens jusqu’ici. 

ÉCHANGER ET PARTAGER

Au moins deux fois par semaine, je m’assure de parler à d’autres gestionnaires (autres que mes associées à qui je parle souvent) et je partage. J’ai fait un super questionnaire pour les clients et je l’ai partagé avec d’autres. En retour, j’ai bénéficié d’autres procédures mises en place ailleurs. On ne peut pas tout faire seul, il y a trop à faire en ce moment. Plus que jamais l’entraide a sa place. J’aurais voulu évaluer la télémédecine? je n’ai pas le temps de me pencher sur ce projet. Je m’en remets à l’AMVQ ou à d’autres qui l’ont fait. 

J’ai quatre associées à qui je devais répéter les mêmes choses. Nous nous sommes inspirées de ce qui se fait ailleurs et avons instauré des réunions téléphoniques de 15 à 30 minutes, à moments fixes au courant de la semaine. Pour tout vous dire, le lundi, mercredi et vendredi à 8 h 15 ! 

Nous avons distribué les tâches entre associées et employées. Si c’est bon dans un de nos établissements, ça aide partout ! Nous appliquions déjà ce principe, mais c’est devenu un incontournable. 

J’écoute chacune qui vient me voir avec ses inquiétudes et qui se demande si elle devrait être en arrêt de travail. J’énumère ensuite les démarches mises en place pour protéger l’équipe et les clients et nous en discutons. Au final, je laisse la décision à la personne que j’ai devant moi. Contraindre les gens à travailler ne m’a jamais paru être une option gagnante. Contourner les procédures instaurées par le gouvernement non plus. Alors, à chacun de faire ses choix, en règle avec les lois. 

Je me suis mise en complète disponibilité. Alors que je travaillais déjà beaucoup, j’ai trouvé l’énergie d’en faire plus. En période de crise, le bateau a besoin d’un capitaine. Je fais les heures dans la bonne humeur, prêche par l’exemple et rappelle souvent qu’on est chanceux durant cette période non seulement d’avoir un emploi, mais d’en avoir un qu’on aime et qui nous permet de vivre nos valeurs d’amour des animaux. 

Je remercie souvent et sincèrement mon conjoint. Il a pris la charge familiale et m’a relevée de ma tâche en cuisine, allant même jusqu’à me faire mes lunchs pleins de légumes ! 

Je ne me laisse pas distraire par les angoisses de tout un chacun. Les retraités qui s’inquiètent de leurs placements, les gens tristes d’être confinés, des collègues qui ont décidé de ne pas suivre les directives de l’OMVQ… je pense qu’on a une réserve d’empathie, comme une réserve d’énergie, et la mienne se doit d’aller d’abord à mes associées, mes équipes, mes clients et ma famille. Le peu de temps que j’ai pour moi, j’ai préféré me changer les idées plutôt que de voir la vie en noire. 

L’année 2020 est une année difficile. Entraidons-nous ! Faisons notre part.

Paru dans Le Rapporteur Été 2020 de l’Association des médecins vétérinaires du Québec