Elles ont un parcours brillant, exercent leur métier avec passion et rendent la pratique vétérinaire meilleure, chacune à leur façon. Chaque mois, découvrez un portrait de femme particulièrement inspirante. Rencontre avec Judith Farley, vétérinaire à L’Aquarium du Québec qui n’a pas peur de se mouiller pour exercer sa fascinante profession!
Judith, d’où vient ton amour pour le monde aquatique?
C’est en moi depuis toujours! Ma mère m’a raconté, photos à l’appui, qu’avant l’âge d’un an, elle m’installait couchée devant mon aquarium, et je restais là de longues minutes, voire même des heures, à regarder nager mes poissons avec fascination. J’ai aussi un souvenir très précis de la première fois où j’ai nagé avec des poissons.
Quel est-il?
Chaque été, nous allions en vacances en Floride et mon père nous amenait faire de la plongée en apnée. Pour être bien visibles dans l’eau, nous avions un petit bateau pneumatique auquel était accroché un drapeau de plongée. Dans les années 80, à quelques mètres de la plage seulement, il y avait une diversité sous-marine incroyable sous nos yeux.
À quel âge as-tu su que tu voulais devenir vétérinaire?
Très tôt, parce que j’étais non seulement émerveillée par les poissons, mais également tous les animaux, spécialement les chevaux. D’ailleurs, mes jouets préférés étaient des petites pouliches. J’en avais toute une collection et je jouais au vétérinaire avec elles!
Pas surprenant que tu te sois dirigée vers ce métier!
Lors de ma dernière année d’études en médecine vétérinaire, j’ai fait des stages en pratique équine et en pisciculture, suivi d’un internat en médecine équine et d’une résidence en chirurgie équine parallèlement à ma maîtrise portant sur l’ostéoarthrose chez les chevaux.
Tu as également travaillé avec des souris!
Je suis passé des grands animaux aux petits rongeurs lorsque je faisais de la recherche sur l’ostéoarthrose! Après avoir travaillé quatre années en laboratoire, j’ai enseigné aux étudiant.e.s en médecine vétérinaire, puis je me suis tournée vers des postes en administration, ce qui était tout nouveau pour moi, de beaux défis que j’ai relevé avec brio et qui m’ont apporté des compétences importantes. Après avoir été responsable des laboratoires d’enseignement, puis coordonnatrice des stages pendant quelques années, j’ai accepté un poste de Clinicienne enseignante en aquaculture à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal. Toujours passionnée de poissons et du milieu aquatique, j’étais aussi responsable du laboratoire de pathologie pour les poissons en pisciculture pour tout le territoire québécois.
Un parcours atypique, mais toutes ces expériences t’ont permises de décrocher ton emploi de rêve : médecin vétérinaire à l’Aquarium du Québec.
C’est en janvier 2022 que j’ai plongé dans cette nouvelle aventure! Soins médicaux, examens de routine, radiographie, échographie, chirurgie… l’équipe de conservation de l’Aquarium et moi veillons sur plus de 300 espèces, dont plusieurs poissons d’âge gériatrique qui peuvent développer différentes problématiques de santé telles des cataractes ou des tumeurs, tout comme les humains. Un requin a même été opéré pour une hernie! Je suis également gestionnaire du secteur de la santé animale et je fais de la consultation de deuxième ligne et des nécropsies de poissons de pisciculture pour les médecins vétérinaires en pratique piscicole. Je collabore également avec des équipes de recherche dont le sujet de leurs études porte sur les poissons et sur la conservation et la santé des écosystèmes aquatiques, en plus d’enseigner les cours de pathologie des poissons et d’aquaculture aux étudiants de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal.
Les visiteurs sont toujours impressionnés d’observer à travers le tunnel de verre une vétérinaire ou les autres membres de l’équipe nager au milieu des poissons!
L’émerveillement est un sentiment quotidien ici. De mon bureau, je vois présentement nos phoques se faire nourrir devant un attroupement de visiteurs admiratifs. Nos deux ours blancs, les demi-frères Kinuk et Shouka, sont aussi très appréciés. À noter que nos mammifères marins ne sont pas entraînés pour divertir les gens, mais nos guides animaliers effectuent de l’entraînement biomédical à l’aide de nourriture et de récompenses sonores. Cela nous permet de faire des prises de sang, des échographies et autres procédures sans anesthésie.
En terminant, as-tu un poisson préféré?
Je les aime tous égaux, pour différentes raisons. Mais si je dois en nommer un, je dirais l’esturgeon blanc qui vit dans le bassin du Grand Océan. Comme je possède plusieurs niveaux de certification de plongée sous-marine, je vais directement dans cet immense bassin pour nourrir et examiner nos pensionnaires dans leur milieu de vie. Notre esturgeon, qui doit mesurer pratiquement deux mètres de long, est toujours curieux de me voir arriver.
Judith lors d’une plongée sous-marine dans le bassin du Grand Océan
Une photo avec notre beau renard arctique Siu Chu lors de son examen général annuel sous anesthésie
Notre esturgeon Edmond
Une photo avec notre belle Nicky, l’un de nos phoques communs, lors d’une échographie de routine.
Pour plus de renseignements sur l’Aquarium du Québec: https://www.facebook.com/aquariumduquebec