Tout comme nous, les animaux peuvent avoir à effectuer des radiographies lorsqu’ils sont malades. Mais vous vous demandez peut-être pourquoi votre vétérinaire a besoin d’en faire plus d’une avec divers angles de vue. Voici la réponse.
C’est simple : le vétérinaire tout comme le médecin souhaitent recueillir le plus d’informations possible afin de poser le bon diagnostic. Certaines parties du corps étant plus complexes à interpréter, il faut en obtenir plusieurs angles pour ne pas passer à côté d’une donnée importante. De plus, les paramètres offerts par la machine peuvent être programmés différemment selon l’épaisseur de la zone d’intérêt. Les contours de l’image peuvent également être distordus et rendre difficile l’interprétation. Le faisceau lumineux doit ainsi être bien collimaté, c’est-à-dire centré sur la zone à imager. Si on a besoin d’évaluer le thorax et l’abdomen, il faudra ainsi le faire séparément, même si l’animal est petit.
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Thorax
Cette radiographie permet d’analyser les vertèbres cervicales et thoraciques, les côtes, le sternum (particulièrement les sternèbres), le médiastin (soit l’espace entre les poumons), les nœuds lymphatiques (soit les ganglions du thorax), l’œsophage (soit le tube entre la gorge et l’estomac), la trachée, les bronches, les poumons, l’espace pleural, les vaisseaux sanguins, le cœur, etc.
Il faut faire un minimum de deux radiographies pour pouvoir en donner une interprétation adéquate, dont une vue ventro-dorsale et une vue latérale droite ou gauche. Bien que ces deux clichés donnent déjà beaucoup d’information, il est préférable d’y ajouter trois vues complètes du thorax, surtout si l’animal a des problèmes respiratoires ou si l’on recherche des métastases lors d’un bilan d’extension pour un cancer.
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Abdomen
Les radiographies de l’abdomen permettent d’évaluer, entre autres, le foie, la rate, l’estomac, le petit intestin ainsi que le côlon, les reins, la vessie, la prostate ou l’utérus (dans le cas d’un animal non stérilisé), les vertèbres du dos, etc.
Dans de rares cas comme une torsion gastrique, le diagnostic peut se poser facilement avec une seule image. Mais généralement, une évaluation radiographique de l’abdomen requiert deux clichés, voire trois, afin de récolter suffisamment d’information. En effet, un corps étranger ayant la même opacité que les autres organes dans l’estomac pourrait n’être visible que sur la vue latérale gauche et pas sur les deux autres images (ventro-dorsale et latérale droite).
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Membres
L’exemple parfait de l’importance de réaliser plus d’une vue radiographique est la fracture d’un os. Avec une seule radiographie, la fracture pourrait passer inaperçue et conduire à un plan de traitement erroné ou même dangereux. En effet, une fracture simple, franche et non déplacée pourrait apparaître clairement sur un cliché, mais être invisible sur un autre, pris dans un autre angle.
De plus, obtenir deux radiographies permet également d’évaluer le déplacement des os ou la présence d’un ou de plusieurs fragments. Les soins recommandés seront différents selon les résultats.
Lors de radiographies des articulations et des os, il est important de bien diriger le faisceau lumineux sur la zone désirée et d’éviter de viser tout le membre, ce qui pourrait rendre l’interprétation difficile.
Lorsque l’image renvoie une anomalie douteuse d’un membre, le membre qui se trouve du côté opposé doit aussi être radiographié. Visualiser l’autre membre au même endroit permet en effet de vérifier que la zone suspecte n’est en fait qu’une variante de la normale et éviter un mauvais diagnostic.
Pour certaines parties du corps telles que le carpe du poignet, mieux vaut effectuer une série de radiographies, car de nombreux petits os s’y retrouvent et s’y superposent. Des clichés montrant un angle différent et une position en flexion ou en extension sont alors très utiles.
Vous l’aurez compris, les radiographies permettent au vétérinaire de récolter le plus d’informations possible afin de confirmer ou d’exclure un diagnostic soupçonné lors de l’examen effectué au préalable. Dans la plupart des cas, il aura donc besoin d’un minimum de deux clichés pour bien faire son analyse.
Elle signe ce texte
Dre Véronique Miller est vétérinaire à Lévis.