Lorsqu’on parle de procédures de routine dans un cadre de visite vétérinaire, on pense généralement à la stérilisation des chiens et des chats, en plus des nettoyages dentaires. Mais bien que celles-ci soient des interventions courantes, sont-elles vraiment si bénignes et routinières ?
Stérilisation des femelles
Chez le chat comme chez le chien, la stérilisation implique le retrait des deux ovaires. C’est ce qu’on appelle une ovariectomie. Lorsqu’on retire les ovaires et l’utérus, l’opération se nomme l’ovariohystérectomie. Ces organes sont localisés dans l’abdomen, aux côtés des intestins, des reins, de la vessie et de la rate. Ce n’est donc pas une chirurgie facile, vue la quantité et la proximité des autres organes. De plus, il faut éviter de perturber ce qui se situe près du tractus reproducteur. La prévention et le contrôle des saignements sont les défis majeurs de ces chirurgies. Plusieurs facteurs peuvent aussi compliquer la procédure, notamment l’accumulation de gras à l’intérieur de l’abdomen, même chez les animaux qui ne semblent pas obèses de l’extérieur. La taille, la conformation de certaines chiennes et le moment du cycle reproducteur peuvent aussi rendre l’accès aux organes reproducteurs plus difficile.
Stérilisation des mâles
La stérilisation des mâles implique le retrait des testicules. Chez les chats, on effectue le plus souvent une castration scrotale, c’est-à-dire qu’on incise directement sur le scrotum. Il s’agit donc d’une procédure beaucoup moins invasive que chez les chattes. Chez les chiens, bien qu’il existe plusieurs techniques, l’approche préscrotale est la plus utilisée. L’incision est faite entre la partie arrière du pénis et le scrotum. Tout comme chez les chats, c’est une procédure moins invasive que chez les femelles puisqu’on n’a pas besoin de pénétrer l’abdomen et qu’on reste loin des organes internes. Malgré tout, il existe des complications, pendant et après la chirurgie. Par exemple, des saignements, des ecchymoses, de l’enflure, de l’infection ou des difficultés à uriner peuvent se produire. Toutefois, ces complications mettent rarement la vie du patient en danger.
Parfois, un ou les deux testicules peuvent se retrouver « coincés » pendant le développement du chaton ou du chiot et ne pas se rendre dans le scrotum. On appelle ces testicules « cryptorchides ». Ceux-ci peuvent être localisés à l’intérieur de l’abdomen, comme les organes reproducteurs de la femelle, ou encore sous la peau à l’intérieur des cuisses (région inguinale). Si un testicule cryptorchide est contenu dans l’abdomen, la chirurgie de stérilisation ressemble alors beaucoup à celle effectuée sur les femelles.
Soins dentaires
Les soins de prophylaxie dentaire, comme le nettoyage des dents, l’examen approfondi de la gueule et la prise de radiographies constituent également des procédures de routine. Bien que ces traitements n’impliquent pas de faire une incision de la peau ou de pénétrer une cavité corporelle, ils exigent le recours à divers équipements et instruments, en plus de l’expertise du vétérinaire pour savoir ce qui est normal ou non.
La dentition étant différente d’un individu à un autre et d’une race à l’autre (pensons par exemple à la dentition d’un bouledogue par rapport à celle d’un berger allemand), le « normal » est une notion très variable !
Dans la plupart des cas, ces procédures demandent une anesthésie. Cela implique généralement l’administration de sédatifs et d’antidouleurs permettant de garder le patient inconscient. Le monitoring permet de surveiller que toutes les fonctions physiologiques marchent bien et d’assurer le retour à la normale à la fin de la procédure. Pendant l’anesthésie, les autres pathologies de l’animal doivent être aussi prises en charge comme un souffle cardiaque ou un problème de reins ou de foie.
Pas si facile que ça, finalement, la routine !